EDITO
Le clergé béninois dépassé?
En matière de mission de bons offices en Afrique et particulièrement au Bénin, le clergé catholique constitue une école. Depuis 1990, le clergé a joué de grand rôle dans le maintien de la paix et de la cohésion nationale surtout dans les moments critiques de la vie de la République.
Ainsi, conformément à cette vision de l’église d’être élément pacificateur, le clergé béninois s’est volontairement proposé pour servir de médiateur entre les hommes politiques dans le cadre des dernières élections législatives au Bénin afin de réconcilier les cœurs des frères divisés. C’est alors que la Conférence Episcopale a entrepris de rencontrer les différentes parties impliquées dans la situation qui prévaut actuellement sur l’échiquier politique béninois. Tout ceci corroboré par des prières afin que le Bénin demeure un exemple de paix et de démocratie en Afrique.
Mais au moment où la Conférence Episcopale multiplie ses actions sans tambour ni trompette, la Radio France Internationale diffuse le mercredi 21 août dernier que le clergé béninois aurait suspendu sa médiation. Ce qui serait le signe d’un essoufflement des religieux face à cette crise qui prévaut actuellement au Bénin.
D’ailleurs cette information de Rfi n’a pas laissé indifférent le clergé qui dément la radio française à travers un communiqué et réitère son engagement à œuvrer pour la réconciliation de tous les béninois.
Cependant, le silence qui entourait les actions du clergé depuis sa rencontre avec les partis de l’opposition au moment où d’autres échéances électorales s’approchent à grand pas pourraient laisser croire qu’il est dépassé par l’ampleur de cette crise. De même, les événements qui se succèdent après les dernières législatives au Bénin semblent renforcer l’antagonisme entre les différentes parties impliquées et par ricochet tout porte à croire que l’église catholique a perdu sa notoriété d’antan grâce à laquelle elle arrivait à faire entendre raison à tous.
Alors, les jours à venir permettront de mieux voir les résultats de cette médiation volontaire du clergé catholique dans la crise actuelle.
Edouard ADODE
