ÉDITO
Le mal chez Talon!
Depuis le 6 avril 2016 les béninois vivent une désillusion terrible sans précédent. Lors de la dernière élection présidentielle au Bénin, s’il était permis aux béninois d’avoir dans une vision claire à quoi ressemblerait le Bénin sous la rupture et le nouveau départ, Talon n’aurait jamais été président dans sa vie. Mais comme le destin a disposé autrement, les béninois ne font que boire le calice jusqu’à la lie.
Aussitôt installé, le tout nouveau chef d’État n’est pas allé du dos de la cuillère pour afficher son désir de ne pas être le président ”père Noël” que les béninois ont connu jusqu’à l’avènement du nouveau prince. Cette rupture qui a pris son envol avec une vitesse de croisière a très tôt donné un goût amer aux béninois qui rêvaient d’un pays où couleraient le miel et le lait. Ainsi, au lieu que ne coulent le lait et le miel, c’est du fiel et du sang qui coulent. Et pour les fanatiques du pouvoir le fiel dont on parle est le goût de la quinine qui soignera ce paludisme dont souffre le peuple béninois. Ce palu qui a pour noms, facilité, désacralisation du pouvoir, scandales financiers, concours frauduleux…
Mais dans cette situation, il y a une seule chose qui semble distinguer l’actuel chef d’État de ses prédécesseurs, c’est son franc parler. De manière claire et non dans un langage intelligible, Patrice Talon a annoncé ses projets qui dans leur exécution, se révèlent très souvent de mesquins et sauvages aux yeux du peuple.
Ce qui fait mal chez Patrice Talon est ce caractère humain paraissant intelligible aux yeux de ses compatriotes. C’est-à-dire, il annonce toujours ce qu’il doit faire et ceci sans ambages, et loin de tout esprit de procrastination. A l’annonce de ses intentions, il fut même applaudi en son temps par les béninois qui se laissaient fasciner par l’idée d’un mythique conteneur de billets de banque qui venait pour les soulager.
Certes, les béninois n’avaient pas compris ce que le candidat Patrice Talon mettait dans les réformes qu’il a prévues dans son projet de société lors des campagnes. Mais il est temps que le président puisse mettre un peu de miel sur cette quinine qu’il fait avaler au peuple sans tenir compte des mines des uns et des autres. Ce miel dont quelques gouttes tombent et se font déjà sentir dans certaines bouches, doit être rependu partout pour faciliter le traitement. C’est alors que la prophétie selon laquelle Talon sera porté en triomphe à la fin de son mandat s’accomplira.
Edouard ADODE
