ÉDITO
Le masque est enfin tombé!
L’ancien président de la République Thomas Boni Yayi, la figure emblématique du parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe) se dit s’être retiré de ce parti dont il est le fondateur. L’homme d’État justifie son acte par le fait qu’il refuse de servir de bouc émissaire à Patrice Talon qui aurait réussi à faire des Fcbe un autre pole de la mouvance. Mais dans sa déclaration, Boni Yayi a manqué de voiler les vraies raisons de ce qu’il appelle retrait ou démission.
Alors, il se dégage donc de cette publication de l’ancien chef d’État une déclaration de guerre à Hounkpè et ses acolytes qui, voulant sauver l’avenir de ce parti dont la forclusion était déjà une réalité suite aux exigences de la nouvelle charte des partis politiques au Bénin, se font prendre pour des traîtres à cause du forcing noté dans leur démarche.
Ainsi donc, ce retrait de Boni Yayi a simplement l’air de ce que Candide Azannaï qualifiait de comportement de «Bobo Diouf». Une véritable comédie politique qui met à nu la vraie source de la division qui règne au sein de ce parti depuis l’obtention du fameux récépissé. Il est donc clair que Boni Yayi était bel et bien l’auteur de ce malentendu entre ses lieutenants. Or, au même moment, il faisait semblant d’œuvrer pour une réconciliation de façade.
Sinon, comment peut-on comprendre que dans son désir de se retirer, Boni Yayi accepte de tirer à boulets rouges sur ceux-là qui continuent de se réclamer être de son bord et dont les éléments constitutifs du forfait dont ils sont accusés restent encore discutables ? Quel est donc ce drôle de réconciliateur qui facilement prête d’intention à une partie et croit en la victimisation de l’autre partie?
Boni Yayi a simplement perdu tout son charisme et se laisse aller à une triste hantise qui le fait voir son adversaire Patrice Talon partout et en tout. Il est donc clair que les militants Fcbe auront sur le terrain pour les prochaines élections les deux ailes de leur parti mais malheureusement en rang dispersé. L’aile Hounkpè dans la campagne pour des sièges dans les communes et l’autre aile qui sera conduite dans l’ombre par l’ancien président d’honneur du parti pour fragiliser les Fcbe légales.
Edouard ADODE
