ÉDITO : L’échéance du 6 avril!

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Depuis que le Bénin a entrepris son périple démocratique avec l’organisation régulière de différents scrutins, l’alternance crédible au sommet de l’État n’a jamais été aussi rude. La passation de charge jadis effectuée en mars a connu une légère modification à la suite du malaise sanitaire dont a été victime le Président Nicéphore Dieudonné Soglo. C’est donc cet imprévu qui a conduit au choix de la fatidique date du 6 avril. Une date constitutionnelle qui tient à cœur l’ensemble des béninois en raison de la passation de charge du Président de la République entrant.

La révision de la constitution opérée habilement par les députés de la 8ème législature le 1er novembre 2019, a entraîné la rallonge du mandat présidentiel en cours de 45 jours. Une rallonge sans consensus, sans débat et sans consultation populaire qui fait jaser déjà la toile et suscite de vives réactions au sein de l’opposition au régime de la rupture.

Les forces coalisées de l’opposition disent n’accorder aucune seconde de plus à l’actuel locataire de la Marina au soir de son mandat présidentiel. En effet, même s’il est vrai que le mandat de 5 ans constitutionnel démarré le 6 avril 2016 devra prendre fin le 5 avril 2021 à minuit, aucun article de la constitution du 11 décembre 1990 n’est aussi précis sur la fin du mandat car, aucune date n’a été annoncée. La rallonge de la durée du mandat est une question d’ordre technique et ne relève pas de la politique, a fait savoir un spécialiste de droit constitutionnel.

La prolongation du mandat du chef de l’État Patrice Talon de 45 jours et décidée par le parlement béninois dans le dos du peuple est une violation flagrante aux droits de l’homme et n’a autre nom qu’un coup de force constitutionnel. L’organisation des élections générales de 2026 serait la raison principale de ce rajout de 45 jours qui ne change pas l’ordre constitutionnel ainsi que les verrous qui fondent l’État.

 

Spero A. AKOVOGNON

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