EDITO : L’heure du sacrifice pour Talon

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L’heure du sacrifice pour Talon

L’ouverture des frontières bénino-nigérianes est désormais conditionnée à l’acceptation des clauses du président nigérian Muhammadou Buhari. Ces clauses tournent autour de l’interdiction de la réexportation des produits qui ne sont pas fabriqués au Bénin. C’est la condition sine qua non pour que les activités économiques au Bénin puissent reprendre vie.

Pour l’heure, l’acceptation d’une clause pareille se présente pour le chef de l’Etat Patrice Talon comme la mer à boire.
De la mer à boire, parce que d’une part, cette acceptation mettra sûrement en péril des milliers d’emplois liés à la filière véhicule d’occasion, puisque la grande partie de ces véhicules importés de l’Europe est vendue sur le Nigéria. De même, bon nombre de béninois vivent de la réexportation vers le géant de l’Est du riz et autres produits importés des pays asiatiques. A ce niveau se situe un premier sacrifice à faire pour espérer voir les frontières nigérianes s’ouvrir.

D’autre part, là où se situe le plus grand sacrifice à consentir est la mort programmée du Programme de Vérification des Importations (Pvi) Nouvelle Génération. Si jamais Patrice Talon acceptait d’entrer dans cette clause, les importations vont recevoir un gros coup et par conséquent, le Pvi disparaîtra au grand dam du chef de l’Etat qui a tout mis en œuvre pour récupérer ce programme qui fut la pomme de discorde entre lui et l’ancien chef de l’Etat Boni Yayi. Alors, si l’interdiction de la réexportation des produits non fabriqués au Bénin doit être effective, le chef de l’Etat Patrice Talon serait d’une manière ou d’une autre perdant.

Alors face à la souffrance de son peuple, Patrice Talon se retrouve donc devant l’autel du sacrifice suprême. Par amour pour la Nation, il doit accepter perdre afin de redonner espoir à la jeunesse pour qui le Nigéria est une opportunité incommensurable.

Certes, l’économie nationale en recevra un coup, mais elle pourra reprendre vie si le Bénin revient à la production locale des biens à réexporter.

Edouard ADODE

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