ÉDITO
L’opposition dans une marche à contretemps ?
L’opposition béninoise marche ce jour à Cotonou. Cette marche selon elle, n’a d’objectif que de dénoncer les agissements de la Commission Électorale Nationale Autonome (Cena) qui a rendu public une liste de deux partis de la mouvance devant participer aux élections législatives prochaines. Les Forces Cauris pour un Bénin Émergeant (Fcbe) et leurs camarades de l’opposition veulent exprimer à travers une marche pacifique, la menace qui pèse sur la démocratie béninoise à travers l’exclusion de l’opposition dans un processus électoral.
A première vue, rien d’anormal, car il s’agit là d’un droit constitutionnel et démocratique, que des citoyens se fassent entendre à travers une marche. Cependant quand on prend en considération certains paramètres, l’on pourrait et sans risque de se tromper affirmer que le timing de cette marche est très mal choisi.
En effet, au lendemain de la publication de la liste des partis devant participer aux élections législatives du 28 avril prochain, le président Patrice Talon a convoqué la classe politique à la Marina. Au cours de cette séance à laquelle l’opposition a brillé par son absence (avec des raisons pertinentes), le Chef de l’État a exprimé sa volonté de voir tous les partis participer à ces joutes électorales. Il est allé loin en invitant le président de l’Assemblée Nationale à rencontrer tous les courants en vue d’accorder les violons sur les voies et moyens pouvant conduire à une élection participative. Aux dernières nouvelles, Adrien Houngbédji aurait entrepris des pourparlers conformément à la proposition du Chef de l’exécutif.
Dans ce contexte, il n’est pas normal pour l’opposition de marcher pour ces mêmes raisons. Cette marche pourrait être perçue comme une manœuvre visant à mettre en cause la volonté du Chef de l’État qui a pourtant manifesté tout son engagement à voir l’opposition participer à ces élections. Marcher aujourd’hui serait une manœuvre de l’opposition pour se victimiser aux yeux du peuple. La marche devrait être le dernier ressort.
Barnabas OROU KOUMAN