ÉDITO
Quand l’étau se resserre !
Entre la France et l’Afrique, ce n’est plus la lune de miel comme depuis les indépendances. Puisque depuis quelques années les discours anti-français se multiplient partout sur le continent et bien même en France. C’est comme si les pays francophones d’Afrique préparent leur réelle indépendance vis-à-vis de la France qui malgré les indépendances des années 60, continue de maintenir une domination discrète sur ces Etats qui se disent souverains. Ceci surtout sur les plans économique, politique et militaire où les pays francophones d’Afrique se comportent comme des départements de la France.
Ainsi, nul ne pouvait accéder au fauteuil présidentiel sans la bénédiction de la France. De même le succès du mandat des chefs d’État de ces anciennes colonies françaises dépendait de leur relation avec la métropole quand bien-même ces présidents sont vomis par leurs peuples. C’est ce qui semble justifier l’attitude de gendarme que la France a face aux affaires diplomatiques de ces pays. Ainsi, au lieu d’une collaboration diplomatique, on assiste plutôt à une surveillance diplomatique de la France sur ses anciennes colonies.
Du point de vue militaire, la France n’a jamais eu besoin de la demande des peuples africains avant d’intervenir dans certains pays africains. Nul n’ignore cette incursion des troupes françaises en Lybie, avec pour conséquence l’instauration du bordel dans un pays où coulait le miel et le lait. Aujourd’hui, la question de l’utilité de la force Barkhane au Mali se pose avec acuité.
Au plan économique, le diktat monétaire de la France à travers le franc Cfa depuis les indépendances, devient répugnant aux yeux des africains et certains nouveaux partenaires de l’Afrique qui ont du mal à investir dans ces pays.
Alors, comme par un sursaut panafricaniste, les discours anti-français se propagent sur le continent et ailleurs créant la panique à l’hexagone ce qui est visiblement exprimé par Emmanuel Macron lors de la dernière rencontre de l’Organisation pour le Traité Atlantique-Nord (Otan). Cette réaction du président français semble attiser le discours puisque le vendredi 6 décembre dernier, le jeune panafricaniste Kemi Séba n’a pas hésité à rappeler à partir de son slogan, « ce que les dirigeants africains ne feront pas pour le peuple, le peuple le fera lui-même ». Pour le jeune béninois, la France sera délogée de l’Afrique. De même, Macron n’a rien diminué de la fougue de Nathalie Yamb.
Ce vent de réveil africain qui emballe la jeunesse et certains dirigeants du continent qui ne cachent plus leur dédain à la politique française en Afrique est le signe de l’étau qui se resserre contre la France.
Edouard ADODE
