EDITO : Quand Salimane se trompe d’urgence !

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Quand Salimane se trompe d’urgence !

Décidément ce gouvernement tient à réinventer la roue au Bénin. Pour révéler un pays, il n’est point besoin de tout remettre en cause. Et ça il faut que le Chef de l’État le fasse comprendre à certains de ses ministres. Car, aucune réforme n’a de sens si elle ne pense pas au peuple en premier. Autrement dit, avant la mise en œuvre d’une réforme, il est indispensable comme pour tout projet, de faire l’étude d’impact social. Et c’est tout le péché de certains ministres de la rupture.

En effet, depuis son arrivée à la tête du ministère de l’enseignement maternel et primaire, le ministre Salimane Karimou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne fait qu’entreprendre des réformes mal pensées, bancales, infructueuses avec des impacts négatifs sur les acteurs du système éducatif.

La dernière en date, c’est ce communiqué radiodiffusé N°071/Memp/Dc/Sgm/Dep/Dem/Sp, à travers lequel, le ministre des enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou désapprouve la pratique de journée continue dans les écoles privées. Selon lui, il s’agit d’une pratique contraire aux dispositions de l’article 11 alinéa du décret n°2007-279 du 16 juin 2007 fixant les conditions générales de création ou d’ouverture, d’extension, de scission, de gémination, de transfert, de fermeture, de changement de dénomination et de fonctionnement des établissements maternel, primaire et secondaire général. A travers ce communiqué, le ministre Salimane Karimou menace les promoteurs d’établissements.

Même si l’on est tenté de donner raison à Salimane Karimou, au vu des dispositions du décret sus-cité, il convient tout de même de relever certaines limites qui prouvent l’immaturité de sa décision.
Ce que semble ignorer le ministre peut-être, c’est que la rentrée a démarré il y a environ deux mois. Les promoteurs d’établissements concernés, ont lancé les activités pédagogiques en fonction du système de journée continue. Plusieurs parents ont également fait le choix de ces écoles compte tenu de leur disponibilité car ce système leur économise considérablement les va-et-vient. Aussi, permet-il de réduire les risques d’accident liés aux déplacements des enfants qui se réduisent à deux par jour au lieu de quatre.

Venir en pleine rentrée, interdire un tel système est l’expression d’une indifférence de l’autorité face aux nombreuses conséquences que cette décision pourrait avoir sur les promoteurs d’établissements, les parents et les apprenants.
Par ailleurs, ce qui devrait prévaloir en de pareilles circonstances, ce sont les résultats que produisent ces établissements. Parviennent-ils à fournir de bons résultats avec cette manière de fonctionner ? Si oui, que le ministre se taise à défaut d’encourager ces établissements qui de par leur système sauvent plusieurs parents.

Le ministre Salimane Karimou doit pouvoir aller faire face à des problèmes plus sérieux. Pourquoi ne va-t-il d’ailleurs pas résoudre le problème de manque criant d’enseignants dans les écoles publiques, celui des effectifs pléthoriques dans les salles de classes ou encore trouver une solution aux écoles publiques installées dans les bas-fonds qui n’ont toujours pas démarré les cours à deux mois de la rentrée ?

Barnabas OROU KOUMAN

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