Les aspirants au métier de l’enseignement trainent tant qu’ils le peuvent les difficultés relatives à leur situation. Ils sont des milliers à souffrir le martyr avec des conditions aussi minables qu’on ne peut décrire. De Lalo à Klouékanmey, de Sèmè-Podji à Adjohoun et même de Parakou à Sinendé, le visage peu radieux que présentent les enrôlés à la fonction enseignante est le reflet de l’angoisse qui tourbillonne leurs âmes.
En dépit des nombreux avantages pompeusement médiatisés auxquels ils sont semblés avoir, l’Etat reste devoir à ce jour à des aspirants, aux faiseurs de cadres sans revenus et qui pointent dans des classes ventres affamés. L’enseignement inévitablement prendra un coup et la qualité du savoir mise à rude épreuve. Le mal est profond et l’institution en charge de la gestion de la carrière de ses aspirants et de leur paye, acculée devrait demander secours.
Malgré donc cette flopée de difficultés non encore résolues, l’Etat s’emploie à recruter la quatrième vague des aspirants pour le compte du ministère chapeauté par le Professeur Mahougnon Kakpo. Des enseignants spécialistes des sciences physiques, des mathématiques et du Français seront recrutés incessamment et subiront malheureusement le même sort que ce qu’éprouvent leurs aînés en situation de classe.
Le calvaire que vit et traverse ces aspirants est profond et lourd comme la croix de Golgotha. Il va falloir diluer la sentence et penser à l’avenir des apprenants sur lesquels se déverseront les affres de la faim. Le Bénin, jadis quartier latin du continent, perd à petits coups les plumes de sa noblesse. L’éducation se meurt vraiment-t-elle sous la rupture ?
Spero A. AKOVOGNON