ÉDITO : Serment de misère ?

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Au soir de leur vie, ils sont très peu ces artistes chanteurs béninois qui vivent une vie décente. D’ailleurs, la plupart des anciennes gloires de la musique béninoise finissent dans une vie de patachon après avoir parcouru plusieurs pays du monde pour égayer des milliers de mélomanes en l’honneur de leur pays. La fin de leur vie est souvent à l’antipode de ce que ces artistes ont été quand ils étaient au sommet de la gloire.

Des hommes et des femmes qui, après avoir goûté à la gloire, se voient par la suite dans l’obligation de quémander pour surmonter la moindre maladie et même pour survivre. Une situation qui devient pratiquement la principale marque du cycle de vie des artistes chanteurs béninois, sans que rien ne change d’une génération à l’autre.

Ainsi, c’est à croire qu’être artiste au Bénin est synonyme de pacte de misère après la gloire. Ce qui pose un véritable problème de gestion de la carrière de ces hommes et femmes qui sont des véritables identités de la culture béninoise.

Pour ce faire, les artistes chanteurs méritent une attention particulière de la part des décideurs en ce qui concerne l’organisation et le suivi de leur carrière afin de leur assurer une meilleure après-gloire. Il va donc falloir que les artistes béninois finissent avec la gestion privée de leur carrière afin d’accéder à une carrière plus ou moins professionnelle qui prend en compte les éventuels risques liés à la profession. A cet effet, le Bureau Béninois des Droits d’Auteurs (Bubedra) mérite de profondes réformes dans l’optique de cesser d’être un simple guichet de distribution de miettes de redevances aux artistes sans leur garantir une après-gloire heureuse.

L’artiste a également un rôle très important à jouer par sa professionnalisation afin de donner le meilleur de lui-même tout au long de sa carrière, il peut être accompagné à cet effet par les pouvoirs publics. Par conséquent, l’État doit avoir un droit de regard sur tout ce que gagne l’artiste surtout sur ses cachets  de prestation suivant des normes bien établies.

C’est alors qu’être artiste chanteur au Bénin cessera d’être synonyme de faire serment de misère.

Edouard ADODE

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