Bientôt, le Bénin connaîtra la quatrième mandature de ses conseils communaux et municipaux à l’ère de la décentralisation. Ainsi, ce système politique qui vise à démocratiser la gestion avec plus d’implication des communautés, s’enracine progressivement au Bénin.
Mais après plus de 15 années d’expérimentation de la décentralisation au Bénin, les communautés à la base sont presque peu impliquées dans la prise des décisions selon l’esprit de ce système politique. Puisque la plupart des conseils municipaux et communaux sont très tôt transformés en des caisses de résonnance de l’exécutif au lieu d’être des lieux où de vrais débats d’idées sont menés autour des vrais problèmes de chaque localité. Ce qui a eu pour conséquence, les nombreuses instabilités notées à la tête des mairies durant ces dernières années.
De même, pendant les quinze années de décentralisation au Bénin, la mobilisation des ressources a été le casse-tête de la plupart des conseils communaux et municipaux malgré leur ambition d’impacter leurs communautés à la base. Or, ces conseils pouvaient mieux faire, si l’exécutif libérait toutes les sources de ressources qui devraient servir à chaque commune.
Après quinze années, il n’est plus question de parler d’apprentissage de décentralisation, mais l’heure doit être aux réalisations concrètes en dehors des quelques constructions de salles de classes ou d’aménagements de pistes rurales sur Fadec par endroit.
Le chef de l’Etat Patrice Talon doit donc aider les collectivités locales à leur pleine autonomie pour mieux impacter les communautés. La rupture doit pouvoir toucher cet aspect de la gouvernance à travers des réformes conséquentes afin de faire des mairies des véritables laboratoires du développement à la base. Ainsi, Patrice Talon aura marqué son passage à la tête de l’Etat béninois comme il a déjà fait dans plusieurs autres secteurs.
Edouard ADODE
