ÉDITO
Talon n’est pas têtu, il est dur!
Depuis le 6 avril 2016, le Bénin vit une réalité qu’il n’aurait jamais pensé vivre un jour, et ceci dans tous les domaines. Une réalité que plusieurs ne pouvaient s’imaginer auparavant. Cette réalité n’est rien d’autre que la rigueur dans la gestion de la chose publique et la restauration de l’autorité du chef de l’État étant la première des institutions consacrées par la constitution.
Longtemps cette institution a été désacralisée au point où lieu le chef d’État n’était plus l’exécutif de la volonté du législateur qui est en réalité le vrai gouverneur. Alors c’était une minorité qui prennait en otage le chef de l’État et lui dictait sa loi. Par conséquent, pour un oui ou non, les syndicalistes brandissaient l’arme de la grève et des marches, et par la suite le président abdique.
Mais aujourd’hui, toutes ces dérives notées à la tête de l’État et qui favorisaient une poignée de béninois qui savent bien jouer sur les émotions du prince d’alors, font partie des vestiges qui garnissent le musée politique du Bénin.
Désormais, c’est l’ère du rigorisme. Le nouveau prince tente de changer les manières de faire selon les principes du système politique pour lequel le peuple souverain a opté par le biais de ses forces vives en 1990. C’est-à-dire la démocratie, le pouvoir de la dictature des lois, et de l’accomplissement de la volonté de la majorité. C’est d’ailleurs ce qui fait que le président est parfois vu à tort ou à raison de têtu. Mais têtu, il ne l’est pas; il est plutôt dur.
Dur, lorsqu’il s’accroche à la loi. Dur, dans l’exécution de la volonté du législateur. Il aurait été têtu, s’il était animé d’un esprit de jusqu’au boutisme aveuglé. Mais, l’homme sait reculer là où le faut, et avancer quand c’est nécessaire. Et dans cet élan, il tient peu compte de la mine et des muscles des mécontents comptant sur la carapace que lui procure la loi.
Quand on se regarde dans le miroir d’un certain Kagamé, on ne peut qu’être dur sur le chemin de sa vision et de son rêve.
Edouard ADODE
