EDITO : Talon sacrifie l’intérêt du bas peuple!

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Talon sacrifie l’intérêt du bas peuple!

En 2019, les partis politiques toutes catégories confondues ont décrié la dureté des nouvelles lois qui régissent les élections au Bénin. Ces lois dont l’application a conduit à l’organisation des législatives qualifiées d’exclusives au vue de l’absence de la plupart des partis de l’opposition et même certains de la mouvance à l’exception du Bloc Républicain et l’Union Progressiste. Inutile de rappeler le lourd tribut payé par le peuple au cours de ces joutes qui resteront exceptionnelles dans l’histoire politique du Bénin.
Cependant, on ne doit pas perdre de vue que ces lois ont également permis à la trésorerie nationale d’engranger d’énormes ressources au profit du budget de l’État. Puisqu’à cause du fait que le quitus fiscal est rendu obligatoire pour chaque candidat, tous les éventuels candidats s’étaient en son temps conformés à la loi. La rigueur et la célérité avec lesquelles l’opération a été conduite en son temps par le directeur général des impôts Nicolas Yènoussi et son équipe, sont à saluer. Au finish, cette exigence légale a été très bénéfique pour le bas peuple, même si elle a constitué une source de grincement de dents dans le rang des politiciens.

Alors, au moment où le peuple espérait en jouir davantage par le biais des communales et municipales qui s’annoncent déjà palpitantes, c’est alors que le gouvernement de Patrice Talon décide contre toute attente d’alléger la peine aux candidats en rendant presque facultatif le fameux quitus; ceci dans le souci de rendre ces joutes inclusives. Or, il aurait suffi de faire table rase d’une telle décision pour permettre une fois encore à la caisse de l’État de gagner une bouffée d’oxygène.
Ainsi, entre l’intérêt du bas peuple et celui des politiciens, Patrice Talon a simplement choisi de sacrifier celui du plus grand nombre. C’est à croire que le peuple est moins précieux aux yeux des gouvernants face aux intérêts des politiciens qui pour la plupart sont des opérateurs économiques astreints à s’acquitter régulièrement de leurs impôts.

Certes, organiser des élections inclusives est le souhait de tous les béninois, mais les conditions de sa réalisation doivent être les plus objectives selon l’esprit de parcimonie qui caractérise la rupture afin de permettre à la nation d’en bénéficier de toutes les manières.

Edouard ADODE

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