ÉDITO : Trop de verbiages pour rien?

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ÉDITO

Trop de verbiages pour rien?

Le projet de restitution des patrimoines culturels spoliés au Bénin par la France fait partie des tout premiers chantiers de Patrice Talon au moment où aucun pays de l’Afrique n’a eu cette idée géniale. Ainsi, très tôt, des négociations sont entamées entre les deux pays pour la réalisation de ce vœu cher au président béninois qui rêve de faire de son pays une destination touristique incontournable en Afrique.
Ce fut alors une grande joie pour les béninois lorsque le président français Emmanuel Macron a accepté de renvoyer une dizaine de ces biens culturels sur leur terre d’origine. C’était le 23 novembre 2018. Mais depuis lors, c’est à croire que les deux parties sont tombées dans un jeu de ping-pong avec assez de bavardages autour. Puisque des rencontres entre les ministres des affaires étrangères et d’autres personnalités politiques et culturelles des deux Etats ne font que se multiplier sans pour autant déboucher sur l’attente des béninois qui est de revoir les objets d’arts de leurs ancêtres retourner dans les musées d’ici.

Au vue de la durée des négociations entre les deux parties, on est tenté de croire que la France est déjà dans le dilatoire afin de renvoyer la concrétisation de cette noble ambition de Patrice Talon aux calendes grecques. Sinon, difficile de comprendre que pour la restitution de 26 seulement des biens culturels volés au Bénin, on fait autant d’échanges sans aller à l’essentiel.
D’ailleurs, a-t-on nécessairement besoin de tous ces verbiages avant de restituer des biens d’autrui reconnus comme spoliés dans des conditions les plus atroces de l’histoire de l’humanité ?

Il est donc temps que cessent les vaines paroles diplomatiques pour des actions concrètes. Pour ce faire, le chef de l’État Patrice Talon doit une fois encore se mettre dans la peau de Sankara ou de Sékou Touré pour essayer de forcer la main à l’ancienne métropole coloniale qui jusque-là ne fait que tergiverser.

Edouard ADODE

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