EDITO
Un cadeau de Talon sans preneur !
Les béninois sont normalement reconnus en général pour leur amour ardent pour des nominations en conseil des ministres. Dans un passé récent, les béninois couraient même pour des sacrifices dans les couvents, des prières dans les églises et même prêts à lécher les bottes du président de la République pour avoir un poste nominatif.
Mais sous le régime de Talon, c’est comme si les choses ont changé du coup. Tout porte à croire que les béninois ont même peur d’être nommés par le gouvernement en place. Le poste de médiateur de la République qui, depuis 2018, devrait connaître un autre locataire est abandonné à Joseph Gnonlonfoun. Et, intervenant sur une chaîne radio de la place, ce dernier a fait savoir qu’il a eu à signifier au chef de l’Etat que son mandat est déjà à terme, mais chose curieuse, le chef de l’Etat lui aurait répondu qu’il n’a pas encore trouvé quelqu’un pour ce poste qu’il trouve désormais de très important pour la République, contrairement à ce qu’il croyait quand il venait au pouvoir en 2016.
Face à cette situation, il est clair que ce n’est pas les personnes à même d’occuper ce poste qui manquent comme dans un désert de compétences, mais plutôt le système en place qui fait peut-être peur. Car connaissant l’amour du béninois aux postes politiques ; si c’était sous d’autres régimes que le Bénin a connu dans le passé, les cadres béninois allaient se battre pour être nommée à ce poste même si c’est une journée avant la disparition de l’institution.
Donc, il est clair que sous la rupture, au lieu que les cadres se bousculent pour des postes politiques comme par le passé, ce sont les postes qui recherchent de preneurs sans en trouver.
Pour le moment, Joseph Gnonlonfoun doit jalousement bon gré mal gré, garder son poste de médiateur de la République comme un héritage de la Nation après avoir rendu de dignes et loyaux services au peuple pendant plusieurs décennies à divers postes.
Edouard ADODE