EDUCATION A LA SANTE SEXUELLE ET A LA PREVENTION DE LA SEXUALITE PRECOCE : « Fermons les cuisses ! Ouvrons les cahiers ! » Conseil du Memp Salimane Karimou

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EDUCATION A LA SANTE SEXUELLE ET A LA PREVENTION DE LA SEXUALITE PRECOCE

« Fermons les cuisses ! Ouvrons les cahiers ! » Conseil du Memp Salimane Karimou

Parler de la sexualité en Afrique est considéré comme un sujet tabou et le Bénin n’en fait pas exception. Au regard de l’ampleur du désastre créé par la mondialisation et les brassages culturels, renforcés par les canaux de communication que sont les technologies d’information et de communication (TIC), les écoles sont devenues des théâtres de scènes inappropriées quant à la fragilité et son corollaire, la naïveté des apprenants. Ce mardi 22 octobre 2019, le ministère des enseignements maternel et primaire, a lancé la sensibilisation des apprenants des cours moyens sur l’éducation à la santé sexuelle et à la prévention de la sexualité précoce.

« Education à la santé sexuelle et la prévention de la sexualité précoce en milieu scolaire », c’est le thème de cette sensibilisation ayant pour cadre, le complexe scolaire de Tchèti dans le département des collines dont le choix n’est un fruit du hasard. En effet,
selon l’Enquête Démographique et de la Santé du Bénin (EDSB III) 2017, on note une précocité des rapports sexuels, avant l’âge de 15 ans (13,12 % des filles ont déjà eu des rapports sexuels contre 12,9 % des garçons) ; Selon l’enquête de surveillance de deuxième génération des IST et du VIH/SIDA, la prévalence des IST dans le monde scolaire, a révélé que les jeunes universitaires sont les plus touchés (5,1 %) suivi des jeunes du premier cycle (1,7 %) et ceux du second cycle (1,6 %) : les rapports sexuels des jeunes souvent occasionnels et non protégés engendrent entre autres conséquences, les grossesses non désirées (93 %) ;les adolescentes contribuent pour (21 %) à la fécondité totale c’est-à-dire qu’une (01) grossesse sur cinq (05) est du fait d’une adolescente. Spécifiquement en milieu scolaire, il existe aussi des données statistiques qui confirment la situation précédente. En 2014, les Ministères en charge de l’enseignement secondaire, de la santé et de la Famille ont commandité « l’Etude sur les grossesses précoces et/ou grossesses non désirées (GND) et comportements à risques chez les adolescents et jeunes en milieu scolaire, éducation professionnelle et universitaire au Bénin (secteur public et prive) ».

Cette investigation a donné les résultats ci-après : la proportion de grossesses précoces est de 30,3% par rapport aux 201 filles qui ont donné leur âge. En considérant la répétition des grossesses, la prévalence a été estimée à 36,2%. Ainsi dans le Zou, on dénombre 217 cas de grossesses dont 163 cas pour le premier cycle (de la sixième en troisième) et 54 cas pour le second cycle (de la seconde en terminale) d’une part, et dans les Collines, il est relevé 262 cas de grossesses avec une prépondérance de 205 cas au premier cycle et 57 cas au second cycle. Tandis que dans le Zou les auteurs de ces grossesses sont des personnes extérieures au système scolaire (177) contre 38 auteurs qui sont des élèves et 02 enseignants ; dans les Collines par contre, la tendance est inversée. Ce sont les élèves et étudiants (130) et de 04 enseignants qui sont auteurs de ces grossesses contre 128 hors du cadre éducatif. Il faut noter que, sur les 262 élèves en état de grossesse répertoriées dans le département des collines, pour ne citer que ce cas, 99 d’entre elles ont redoublé leur classe et 116 ont abandonné les cours.

Face à cette situation dramatique, le ministère des enseignements maternel et primaire à mis des moyens à la disposition de l’Unité Focale de Lutte contre les IST/ VIH/ SIDA, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites et les Épidémies, afin que cette activité ait lieu à l’orée de cette année scolaire 2019-2020.

Citant un adage populaire, la directrice adjointe de cabinet, Alice Mègninou déclare qu’ « On ne met pas les fesses et les cahiers ensembles ! ». elle conseille enfin ce qui suit : Si vous voulez réussir votre cursus scolaire, c’est maintenant qu’il faut vous décider. Votre avenir est entre vos mains. Prenez conscience que vous êtes les cadres de demain et mettez vous au travail.

Désormais voici votre slogan : « Fermons les cuisses ! Ouvrons les cahiers ! »

Charles Honvoh

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