EDUCATION AUX DROITS HUMAINS AU BÉNIN : Amnesty international outille une trentaine de journalistes sur leurs rôles

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Dans le cadre du projet “Renforcement de l’éducation aux droits humains au Bénin”, une trentaine de journalistes du Bénin ont été formés sur les techniques de suivi, de documentation et de rapportage des allégations de violations des droits humains. C’est une initiative de Amnesty international Bénin soutenue financièrement par l’Union Européenne (Ue) au Bénin et scientifiquement par la chaire Unesco des droits de la personne et de la démocratie. Les travaux se sont déroulés le vendredi 18 mars 2022 dans un hôtel de Cotonou en présence du représentant de l’Union Européenne (Ue) partenaire financier du projet, de la vice-présidente de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac), des présidents de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (Upmb) et de l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (Odem) et bien d’autres. 

Samira ZAKARI

C’est un atelier de formation qui vise à renforcer les capacités des hommes et femmes des médias sur la notion de droit humain pour une communication sensible à ce sujet.

Dans son mot de bienvenue, le Directeur Exécutif (De) d’Amnesty International Dieudonné Dagbéto a fait savoir que le Bénin à travers sa constitution de 1990 révisée en 2019 et les différents engagements internationaux, attache du prix aux droits humains. « La constitution béninoise en son article 40 dispose que “l’Etat à le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la constitution, de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 ainsi que de tous les instruments internationaux dûment ratifiés et relatifs aux droits de l’homme. L’Etat doit intégrer les droits de la personne humaine dans les programmes d’alphabétisation et d’enseignement aux différents sites scolaires et universitaires et dans tous les programmes de formation des forces armées et de sécurité publique et assimilés” ». C’est pour cela dit-il, Amnesty International ne ménage aucun effort à jouer sa partition depuis des années, pour l’éducation aux droits de l’homme dans le pays. Ce qui passe par, « des actions en milieu scolaire et communautaire où nous œuvrons afin de faire de la connaissance des droits humains la chose la plus partagée. Cette formation des professionnels des médias nous permettra de renforcer ce dispositif que nous avons déjà sur le terrain ».

Cécile Ahoumènou, représentant le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) au lancement de l’atelier de formation, a reconnu les efforts de Amnesty international dans la promotion des droits humains au Bénin et dans le monde. A l’en croire, l’Organisation Non Gouvernementale (Ong) Amnesty International offre à travers cet atelier de formation, « l’opportunité aux acteurs des médias, une opportunité pour passer en revue les notions fondamentales, les principes et valeurs des droits humains aux fins de leur appropriation, de leur promotion et de leur intégration dans l’écosystème médiatique au Bénin ». Elle a, pour finir, invité les professionnels des médias à s’engager pour rehausser leur professionnalisme, gage des médias au service du développement et de la paix pour tous les citoyens béninois.

En procédant au lancement officiel de l’atelier, le représentant de la délégation de l’Ue Alessandro Tedesco a invité les hommes et les femmes des médias à jouer pleinement leur rôle en dénonçant les violations des droits de l’homme s’il le faut, mais aussi « à mettre en exergue les bonnes pratiques en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Il faut pour cela, informer l’opinion publique pour créer un vrai débat ». Il n’a pas manqué de féliciter Amnesty international pour l’organisation de cet atelier de formation qui est d’une importance capitale pour les journalistes dans l’exercice de leur métier.

Les communications

Cette formation qui a couvert toute la journée du vendredi 18 mars 2022 a permis aux professionnels des médias d’être entretenus sur différents aspects du thème de la formation à travers une panoplie de communications animées aussi bien par les organisateurs que les responsables des différentes faîtières de la presse béninoise notamment l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (Upmb) et l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (Odem).

C’est Glory Cyriaque Hossou coordonnateur média et surveillance des droits humains et Éric-Orion Biao coordonnateur éducation aux droits humains à Amnesty international qui ont eu le plaisir de présenter les communications respectivement sur la “notion de droits humains et réalité au Bénin” et sur la “présentation du programme de renforcement de l’éducation aux droits humains au Bénin et ses objectifs”.

Les participants ont eu également droit à des communications entre autres sur “la responsabilité des médias dans la promotion et l’éducation aux droits humains”, “la cartographie sommaire des institutions et organisations de promotion et de défense des droits humains au Bénin et axes de collaboration avec les médias en faveur des droits humains au Bénin” et “les exigences déontologiques de la presse béninoise”. Elles ont été animées respectivement par les journalistes Hermann Aniambossou représentant l’Upmb, Expédit Ologou, et Marcel Zoumenou de l’Odem. Par ailleurs, le directeur du bureau Afrique de Reporter Sans Frontières (Rsf) basé au Sénégal Nadibou Marong s’est fait le plaisir de partager avec les participants par visioconférence, les techniques de suivi, de documentation et de rapportage des allégations de violation des droits humains. Pour lui, le journaliste doit faire preuve de discrétion et de curiosité afin d’avoir des informations crédibles à fournir à son auditoire.

A travers des travaux de groupe, ces professionnels des médias ont, d’une part, proposé des moyens pour faire de la communication sensible aux droits humains dans leurs rédactions et d’autres part, réfléchi sur les pistes de collaboration durable avec les institutions et organisations de promotion et de défense des droits humains dont Amnesty international.

Formateurs et formés satisfaits

A la fin des travaux, les organisateurs se sont dits satisfaits de la qualité des échanges qui ont caractérisé cette formation.

De leur côté, les acteurs des médias ont salué à juste titre, cette formation qui leur a permis de se réapproprier certaines notions clés pour la bonne exercice de leur profession mais aussi d’être mieux outillés pour une meilleure éducation sur les droits humains. Conscients que des efforts restent encore à faire au Bénin pour une meilleure promotion des droits de l’homme, ils ont pris l’engagement de mettre au service leurs voix et plumes pour interpeller les dirigeants sur le respect de leurs engagements en matière de droits humains.

Par ailleurs, il est attendu de chaque participant après cette formation, la production d’au moins un article portant sur la promotion, la défense et l’éducation aux droits humains avant la fin de l’année 2022.

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