ÉLEVAGE ET PASTORALISME DANS L’ESPACE CEDEAO ET AFRIQUE CENTRALE : Le Haut Conseil des Éleveurs-pasteurs en Ag Constitutive

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Un hôtel de la ville de Bohicon abrite depuis le mercredi 26 janvier 2022, l’Assemblée Générale (Ag) constitutive du haut conseil des éleveurs-pasteurs de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Afrique centrale (Waalde, Rouggabe, Lame, Garsoobe). L’objectif de cette Ag est de mettre en place une solide organisation internationale qui pourra anticiper et prévenir les éventuels conflits du secteur de l’élevage et du pastoralisme en Afrique de l’Ouest et Centrale. Cette organisation identifiera également les difficultés que rencontrent les différents acteurs du pastoralisme et de l’élevage afin de trouver des pistes de solutions. La cérémonie a connu la présence des représentants des ministres de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche et celui du cadre de vie et du développement durable, du Directeur Général de la Police Républicaine (Dgpr) Nazaire Hounnonkpè, du Haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs Dr Adamou Mama Sambo, du président de l’Association Nationale des Organisations Professionnelles des Éleveurs de Ruminants (Anoper) du Bénin Aladji Demmo Aboubacar Alfa Tidjani et de son coordonnateur Dramane Orou Guetido Malam, des maires des communes de Gogounou, Kalalé, Péhunco, des associations traditionnelles nationales et régionales de l’élevage, des leaders religieux, sages et notables et bien d’autres.

Daniel KOUAGOU

La question de la transhumance constitue une grande préoccupation pour le gouvernement béninois et les différents acteurs du secteur de l’élevage et du pastoralisme de l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Cette volonté se manifeste à travers cette Ag constitutive qui se tient dans la ville carrefour et qui permettra sans doute au terme des travaux, de trouver des solutions idoines pour mieux organiser cette filière.

En procédant au lancement officiel des travaux, la représentante du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a salué à juste titre cette initiative de grande portée pour les acteurs de l’élevage et du pastoralisme des pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale particulièrement le Bénin. « C’est un grand plaisir pour moi de procéder au lancement de cet évènement aussi innovateur que celui qui nous rassemble en ces lieux », a-t-elle fait savoir. Elle a par la suite félicité les organisations de l’élevage et du pastoralisme notamment le président de l’Anoper pour son leadership et pour l’engagement de son organisation pour la promotion des éleveurs de ruminants en veillant sur les aspects sociaux et sécuritaires indispensables pour conduire à bien cette activité économique. À l’en croire, dans un contexte où les conflits entre éleveurs et agriculteurs deviennent de plus en plus récurrents, « il est important d’avancer sur les bases fermes et valider les modes de gestion à travers l’adoption de nouvelles méthodes de conduite de l’élevage et le renforcement des concertations et des dialogues entre organisations professionnelles et organisations sociales ».

Dans son intervention, le maire de Bohicon Rufino d’Almeida a salué les organisateurs pour le choix porté sur sa commune pour la tenue de cette activité. Il a indiqué que la commune de Bohicon est également une ville d’élevage. Ainsi, l’autorité communale a pris l’engagement d’apporter sa modeste contribution pour l’atteinte des objectifs de cette Ag constitutive.

De son côté, le Directeur Général de la Police Républicaine (Dgpr) Nazaire Hounnonkpè a rassuré de la disponibilité de la police républicaine à jouer sa partition pour l’application des décisions qui seront prises au terme de ces travaux. « Je suis très heureux que les différents acteurs de l’élevage et du pastoralisme aient pris conscience de la nécessité de s’organiser pour les résultats plus probants, prévenir les éventuels conflits » a-t-il indiqué avant d’ajouter que « si on organise très bien la mobilité des animaux, on pourra protéger par ailleurs les cultures ». Selon lui, afin d’éviter les conséquences liées à la transhumance, les acteurs de l’élevage doivent s’adapter aux réalités de la modernisation et ne plus pratiquer l’élevage comme cela se faisait auparavant.

En prenant la parole, le coordonnateur de l’Anoper Dramane Orou Guetido Malam, a salué la présence effective de tous les participants notamment les autorités au plus haut niveau de l’État à ces assises. Selon lui, l’élevage constitue un maillon essentiel pour le développement économique et social d’un pays. « Il n’est point besoin de rappeler l’importance combien capitale de l’élevage dans l’économie et le développement de nos États et du bien que procurent les populations et les principaux acteurs », a-t-il expliqué. Malgré cette importance capitale, indique-t-il, le secteur de l’élevage est caractérisé par une insécurité grandissante et des injustices sociales sous toutes ses formes. Ainsi, pour le développement de l’élevage dans la paix et dans la cohésion sociale, l’Anoper a jugé utile d’impliquer les chefs traditionnels, garants des valeurs morales dans ce combat. « Nous avons pensé qu’il est important d’adopter une stratégie nouvelle, celle d’impliquer les chefs traditionnels et des acteurs clés dans le développement et la paix au sein de la communauté des éleveurs.

Au terme de ces travaux, un haut conseil international sera mis en place au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Afrique centrale. Il sera constitué des organisations des éleveurs, des représentants de l’élevage, des parents des éleveurs et bien d’autres acteurs de la chaîne de l’élevage et du pastoralisme. Ce conseil aura pour mission, de contribuer à l’autonomisation des membres dudit conseil en défendant leurs intérêts moraux, physiques, économiques et socio-culturels.

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