Après la statue de l’amazone, c’est celle de Bio Guerra qui s’est dévoilée aux béninois sur son cheval à l’entrée de l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou. S’il convient de saluer cette initiative du gouvernement de la rupture qui permettra de mieux faire connaître cette figure emblématique de la résistance face à l’impérialisme colonial, il faut bien se poser des questions sur la convenance de la situation géographique de cette représentation, c’est-à-dire, la porte d’entrée du Bénin. Pour bon nombre d’observateurs, si l’idée de représenter Bio Guerra à Cotonou bien qu’étant un héros du septentrion, est géniale, la position géographique de cette œuvre culturelle et artistique dans cette ville pose un réel problème.
En effet, Bio Guerra a été un résistant face aux colonisateurs qu’il a combattu au prix de sa vie. L’histoire raconte qu’à l’aide de son cheval, il a grimpé sur l’arbre au cours de la bataille. C’est d’ailleurs ce qui explique sa posture de combattant, une flèche à la main sur son cheval prêt à attaquer. Cela ne semble pas très agréable qu’un étranger qui descend au pays se fasse accueillir par une image aussi agressive d’une statue. Pour ce lieu précis, une statue d’accueil ou un symbole d’union ou de solidarité serait plus approprié.
Mettre la statue de Bio Guerra à l’entrée de l’aéroport équivaut à mettre la statue de Béhanzin la main levée en signe d’interdiction ou celle de Kaba une flèche et un arc en main. Ces statues repoussent au lieu d’accueillir.
Pour Bio Guerra, bien d’autres carrefours tels que Toyota, pourraient bien être un bon emplacement.
Patrice Talon a des ambitions très nobles et il a prouvé combien il tient à offrir à Cotonou l’image d’une capitale économique attrayante. Dans cet élan, il mise également sur la valorisation du potentiel touristique et historique beninois ce qui est une très bonne option. Cependant il ne doit pas perdre de vue certains détails qui pourraient ternir toute une ambition.
Barnabas OROU KOUMAN BOK