FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19 AU BENIN : Le marché de la prostitution s’enlise ! . Les filles de joie dans une période de rude labeur

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FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19 AU BENIN

Le marché de la prostitution s’enlise !

. Les filles de joie dans une période de rude labeur

La pandémie de la Covid-19 qui fait parler d’elle en ce moment n’épargne aucun secteur d’activité. Même si, elles semblent ne pas être directement concernées, les travailleuses de sexe au Bénin traversent un moment très difficile dans leur métier à cause de cette maladie. Ainsi, en dehors du risque de contamination auquel elles sont exposées, la ‘’mévente’’ et la complication des conditions du travail à cause des exigences des mesures de prévention du coronavirus, rendent la vie pénible à ces femmes qui ne savent que ‘’vendre’’ leur corps pour survivre.

Edouard ADODE

Bien qu’elle ne soit pas une maladie sexuellement transmissible, la Covid-19 sème actuellement la terreur dans le secteur de la prostitution qui connaît actuellement assez de difficultés. Ainsi, en ce moment où tout le monde entier est sous le choc de cette pandémie les travailleuses du sexe au Bénin traversent un temps pénible.
Conscientes du risque qu’elles courent en cette période dans leur métier qui nécessite assez de contact avec leurs clients, elles ont pris des dispositions pour limiter le risque. « D’abord nous portons toutes des cache-nez. Nous exigeons le lavage des mains aux clients avant de nous toucher », a confié l’une de leurs responsables au micro de Deeman radio.
En plus de ces exigences, la Covid-19 impose un changement de position aux filles de joie. « On ne donne plus le devant aux clients, nous sommes obligées de les laisser entrer par derrière », a ajouté la responsable. Une position que recommande d’ailleurs Kintin Gnancadja médecin au centre hospitalier Al’Houda de Parakou qui souligne que « cette position permet aux travailleuses de sexe de ne pas entrer en contact avec les salives qui pouvaient échapper aux clients lors de l’acte sexuel ».

Les peines de l’heure

«  On faisait la position derrière avant à au moins 3 000f par coup. Mais aujourd’hui nous sommes obligées de laisser ça à 2 000f même 1 500f parfois », a déploré Afiavi rencontrée sur l’un des sites dédiés à cette activité à Parakou. Cette baisse du prix se justifie par la rareté des clients qui ont également peur de cette maladie. «  À cause de coronavirus, les étrangers ne viennent plus comme ça dans le pays et comme ça, nous ne gagnons pas assez. Avant il suffisait de passer une nuit avec un étranger et je gagne minimum 20 000f sans trop me gêner », regrette Afi.
En dehors de la mévente qui règne dans ce secteur à cause de la fermeture des frontières de plusieurs pays dans le monde, la position en vogue chez les travailleuses de sexe, leur cause d’autres ennuis. G.H. témoigne, « la dernière fois, un client m’a déchiré l’anus parce qu’il a laissé brutalement la voie normale sans que je ne m’en rende compte ». Ces femmes qui se disent condamnées à ce métier font également savoir qu’avec cette position, les hommes passent plus de temps dans l’acte sans qu’elles aient la marge de manœuvre nécessaire pour interrompre la relation comme elles le font quand il s’agit de la position face contre face. Certaines d’entre elles prennent parfois le risque d’adopter la position dite missionnaire lorsqu’elles voient que le prix proposé par le client est dérisoire et que les clients se fassent rares.
Face à ces risques, le médecin préconise à ces femmes une cessation temporaire de travail ou une reconversion pour préserver leur santé face à cette pandémie dont la fin n’est encore connue. Une option qui semble difficile pour ces femmes qui vivent au quotidien.
La Covid-19 bouleverse ainsi toutes les habitudes et rend difficile l’exercice de plusieurs métiers y compris celui des filles de joie.

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