FAIBLE REPRESENTATIVITE DES FEMMES AU SEIN DES CONSEILS COMMUNAUX
L’autre handicap de la démocratie béninoise à la base
.La thérapie de choc du Consortium Baani
L’un des acquis de la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 est la démocratie. Ce système politique qui permet au peuple d’exercer pleinement son pouvoir à travers des mécanismes juridiques légaux. Ainsi, aux termes de l’article 2 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, « la commune constitue le cadre institutionnel pour l’exercice de la démocratie à la base. Elle est l’expression de la décentralisation et le lieu privilégié de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques locales ». Alors, il est clair que la vraie démocratie prend son essence à la base c’est-à-dire depuis les communes.
Mais depuis la mise en œuvre de la décentralisation au Bénin, les femmes peinent toujours à être impliquées dans la gestion des affaires publiques à la base. Elles sont généralement reléguées au second rang. Or, elles constituent un maillon essentiel pour le développement des communes puisqu’en tant que citoyennes à part entière, elles ont leurs pierres à apporter à l’édifice.
Pour la mandature des conseils communaux et municipaux qui tend actuellement vers sa fin, elles ne sont que 67 sur les 1 435 conseillers des 77 communes du Bénin, soit un taux de représentativité de 4,46%. Or, les femmes font plus de 50% de la population béninoise. Une situation qui révèle combien la démocratie est en panne à la base.
Alors, face à cette situation très déplorable, plusieurs organisations de la société civile posent diverses actions pour renverser la tendance à l’approche des communales et municipales du 17 mai prochain. Sans pour autant exiger 50% des conseillers, elles plaident pour qu’au moins les femmes soient bien placées sur les diverses listes de candidatures des partis politiques. De manière pratique, le Consortium Baani à travers le Programme de Renforcement des Capacités d’Action des Femmes (Recafem-4) du Projet d’Eveil et de Renforcement du Leadership Féminin (Perlf), est allé jusqu’à proposer une liste non exhaustive de 177 femmes capables d’être candidates sur les listes des partis Fcbe, Up, Br, Moele-Bénin et Udbn dans les départements de l’Alibori, du Borgou, des Collines, de l’Atacora et de la Donga.
Une initiative fort louable qui met ainsi ces formations politiques face à leur devoir. Il ne sera plus question de dire que des femmes compétentes n’existent pas dans ces départements.
Toutefois, toutes les femmes doivent se tenir prêtes pour accompagner cette initiative en accordant leurs voix aux femmes qui seront positionnées quelles qu’en soient leurs positions sur les différentes listes afin de redonner vie à la démocratie à la base.
Edouard ADODE
