FERMETURE DES ECOLES PRIVEES ILLEGALES AU BÉNIN : La meilleure solution inopportune de Salimane Karimou

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FERMETURE DES ECOLES PRIVEES ILLEGALES AU BÉNIN

La meilleure solution inopportune de Salimane Karimou

L’implantation des écoles privées au Bénin respecte des normes bien précises en la matière. Mais force est de constater que plusieurs établissements privés sont installés sans respecter ces normes de création d’école et emploient un personnel enseignant peu qualifié. Ce qui a forcément d’impact négatif sur les résultats scolaires des apprenants. C’est fort de cela que le ministre Salimane Karimou conformément aux articles 11, 20 et 21/ du décret n°2007-279 du 16 juin 2007 fixant les conditions de création, d’extension, de scission, de gémination, de transfert de site, de fermeture, de changement de dénomination et de fonctionnement des établissement privés, a à travers un arrêté, ordonné la fermeture des portes de 23 écoles maternelles et primaires privé dans le nord, fonctionnant dans l’illégalité.

Nul n’ignore la part de responsabilité des écoles anarchiquement créées dans la baisse des résultats scolaires au Bénin en général et particulièrement dans les quatre départements du nord qui sont classés parmi les derniers lors des examens de fin d’année. Exerçant pour la plupart dans l’illégalité, les promoteurs de ces écoles recrutent souvent des enseignants qui n’ont pas une formation de base adéquate en enseignement, mais se contentent des quelques notions reçu au cours de leur cursus scolaire pour prétendre transmettre des notions aux apprenants. Ce qui baisse le niveau des écoliers. La décision du ministre faisant état de la fermeture de ces écoles vient donc à point nommé pour sonner la fin de la recréation dans le secteur de l’enseignement maternel et primaire.

Mais prendre de pareille décision louable au beau milieu de l’année scolaire semble inopportun. Car elle causera assez de torts aux acteurs du système éducatif dépendants desdites écoles. Ainsi, dans le rang des écoliers concernés, elle favorisera davantage l’échec encore surtout pour ceux qui sont en classe d’examen. Même si des mesures sont prises pour rediriger ces élèves vers des écoles publiques, vu l’effectif pléthorique des élèves dans ces écoles publiques, on peut dire sans risque de se tromper que rajouter des apprenants d’autres écoles, aura de répercussion sur la qualité de l’enseignement qui sera transmis par les enseignants. Ils auront de difficultés à faire passer le message pour la compréhension de tous encore qu’il s’agit de petits enfants. D’ailleurs l’insertion de ces nouveaux élèves dans les classes des écoles publiques ne sera pas une tâche facile compte tenu du manque de mobiliers qui caractérise déjà ces classes, sans oublier la perturbation psychologique de ces enfants désormais sans école.

Aussi si l’un des objectifs du gouvernement de Patrice Talon est de mettre fin au chômage de la jeunesse, cette décision du ministre vient pousser bien des jeunes au chômage, car nombreux sont ses jeunes qui à la quête d’emploi interviennent dans ces établissements privés afin de joindre les deux bouts et de subvenir aux besoins de leurs familles. La fermeture de ces écoles augmente donc le taux de chômage et favorise par conséquent l’insécurité déjà grandissante dans le pays.

Vu l’ampleur des dégâts causés par cette décision à cause de son inopportunité sans douter de sa pertinence, il serait préférable que des initiatives du genre soient prises à la veille de la rentrée scolaire pour un nouvel envol de l’école béninoise.

Samiratou ZAKARI (Stg)

Quotidien Daabaaru, le leader de la presse écrite dans le septentrion.

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