FETE DU VODOUN : Retour à la riche source inépuisable du cultuel et du culturel

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FETE DU VODOUN

Retour à la riche source inépuisable du cultuel et du culturel

Les 10 janvier de chaque année, le Bénin célèbre les cultes endogènes. Cette célébration restaure à plus d’un titre l’identité religieuse et culturelle du peuple africain. Le 10 janvier est l’expression même d’un retour à la source inépuisable de la riche tradition africaine après la ruse de l’occident sur l’Afrique.

Les cultes endogènes représentent l’identité du peuple africain, notre identité. Les cultes endogènes représentent ce que représente aujourd’hui notre tradition face à l’invention étrangère. Les cultes endogènes sont aujourd’hui ce que représente le pagne traditionnel tissé, “baru bekuru” en Baatonum, face à la veste cravate.

En effet, avant l’arrivée des colonisateurs, l’Afrique avait une identité religieuse et culturelle. L’Afrique croyait en l’existence d’un être suprême qui est Dieu. Pour ce peuple, cet être suprême, qui du reste est invisible, devait être atteint à travers du réel, d’où le choix de ses créatures appelées divinités représentées par des symboles, des objets, des arbres, des rivières, des animaux etc, en qui il faut avoir foi, du respect et les vénérer. Mais au-delà de tout, il est clair dans l’esprit de tous qu’en dépit de ces représentations, il existe un être suprême, Dieu.

L’Afrique a vécu dans sa croyance des siècles durant avant l’arrivée des sachants qui ont soi-disant apporté “la bonne nouvelle “. Pour qui a été à l’école, cette bonne nouvelle était animée d’intentions de domination de l’Afrique. Le système des ” 3M” (Missionnaires, Marchands et Militaires), enseigné au primaire renseigne davantage sur cette forfaiture. Le missionnaire devait endormir le peuple africain pour que le marchand le dépouille de ses biens et le militaire lui arrache ses bras valides.

L’une des tâches du missionnaire a été de faire croire à l’Africain que sa religion n’est pas la bonne. Il fallait lui faire croire à l’existence d’un paradis dont la clé est la croyance au fils de Dieu ou à un prophète. Il fallait diaboliser la religion de l’homme noir pour le faire épouser celle du blanc qui est pure et conduit au “paradis”.

Voilà comment tout a été planifié et réussi. Il suffit de voir le nombre de boutiques de prières, toutes catégories confondues, construites en Afrique, pour comprendre qu’ils ont réussi leur coup.
Dans une telle atmosphère, si un chef d’État en vient à instaurer une journée pour les religions endogènes, il faut lui rendre hommage. Hommage à Nicéphore Soglo. Car les religions endogènes sont l’identité même du peuple africain. C’est la voie originale de la croyance en un être suprême, Dieu. Et jusqu’à ce jour, plusieurs faits le démontrent à suffisance.

Si à Guilmaro, il existe encore des fétiches dont le totem est le cabri et qu’on n’en vienne toujours pas à élever un cabri dans ce village, c’est la preuve que les religions endogènes restent et demeurent une identité propre au peuple africain. Si aujourd’hui il existe des fétiches à même d’offrir d’enfants à des couples qui ont parcouru plusieurs hôpitaux en vain, c’est que les religions endogènes sont réelles. Si des maladies dont la médecine moderne n’a pu guérir sont traitées par les hommes des couvents, c’est que les religions endogènes demeurent une réalité.

N’est-il pas temps d’utiliser l’intellect pour comprendre des choses aussi simples? N’est-il pas temps de retourner à la source ? N’est-il pas temps d’accorder la valeur à ce qui nous appartient au détriment de ce qui vient d’ailleurs ? A chacun sa réponse.

 

Barnabas OROU KOUMAN

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