FIN DE LA PHASE ALLER DE LA VITALOR LIGUE 1
Entraineurs, arbitres, supporters apprécient
Démarrée le 6 octobre 2019, la phase aller du championnat béninois de première division a connu son épilogue le week-end dernier avec le dernier match en retard entre les Buffles du Borgou et l’équipe de d’Ecole Supérieure d’Administration, d’Economie, de Journalisme et des métiers de l’Audiovisuel (Esae). Ainsi après 120 matchs pour 211 buts à raison de 1.758 buts par match, c’est le club d’Ayéma qui garde la tête du peloton avec 30 points +15. Elle dispose également de la meilleure attaque avec 22 buts au compteur. Le club phare de la cité des Kobourou, les Buffles du Borgou ont la meilleure défense avec seulement 6 buts encaissés en 15 journées. Quant au meilleur buteur de cette phase aller, c’est le jeune prodige des Dragons de l’Ouémé Folly Gbadoegan avec à son actif 9 buts. Mais ce qu’il faut retenir d’autres, par rapport à cette phase aller, c’est le niveau de jeu, la gestion au niveau des bureaux dirigeants des différents clubs engagés, la gestion au sein de la Fédération Béninoise de Football (Fbf) et l’arbitrage. Pour cela, votre quotidien s’est rapproché de quelques férus du football pour avoir leurs avis sur ces questions. Ils ont également fait des propositions pour la suite du championnat qui reprend le 21 février prochain. Lisez plutôt.
Ouzérou Abdoulaye, entraineur
« Le niveau de jeu global n’est pas si mal notamment celui des clubs comme l’Aspac, Ayéma, Dragons ou Buffles. Par contre le bémol, c’est au niveau du rythme des matchs, et de l’efficacité offensive. À ce niveau, le problème est encore plus sérieux car le management du football est spécial. Très souvent les présidents de clubs veulent décider, même au niveau sportif, ce qui sonne faux. Si dans des pays mieux structurés que nous, les présidents prennent des directeurs sportifs c’est justement pour léguer certains pouvoirs aux vrais techniciens… Chez nous on a encore du mal à faire confiance aux gens qui ne mettent pas forcément leur argent dans la gestion du club. On a connu une autre gestion depuis le début des années 2000 et là il y a un changement de cap depuis deux ans. Tout n’est pas parfait certes mais il y a du mieux et surtout de l’espoir. Nous ne pouvons pas rattraper les autres pays en si peu de temps, nous devons donc doublement accorder notre confiance au CE/FBF car ils sont sur la bonne voie….Personnellement je dis souvent que je ne crois pas que des arbitres soient corrompus au Bénin, par contre je pense que certains arbitres de par leur niveau commettent des erreurs qui coûtent parfois chers aux clubs….Il faut donc être indulgent et accepter que tous n’ont pas le même niveau et que certains ont besoin de progresser… Les changements ne pourront pas se faire en cours de cette saison mais je crois que le défi majeur des clubs et de la FBF pour la saison prochaine est l’augmentation des budgets des clubs d’une part et d’autre part la formation des entraîneurs et arbitres à divers niveaux »
Hubert Olivier Dossou-Yovo, supporter
« Il convient de noter une nette amélioration du niveau de jeu produit par chacun des clubs de la Vitalor ligue 1 y compris les deux promus par rapport aux années antérieures. En effet, sur le plan défensif, la plupart des clubs ont haussé leur niveau de jeu. Il en est de même en milieu de terrain et la cohésion entre les défenses et les milieux de terrain se fait sentir lors des rencontres. Beaucoup de nos clubs arrivent à défendre avec un bloc équipe, ce qui laisse très peu d’espace pour l’adversaire, c’est un atout. L’attaque, d’une façon générale, n’a pas été assez prolifique en buts pour plusieurs clubs et cela justifie le nombre important de matches nuls enregistrés au cours de cette phase aller. Un travail sérieux et efficace reste à faire avec les attaquants de pointe de notre championnat pour le bien de nos sélections nationales… Pour la gestion au niveau des bureaux dirigeants des clubs… Des efforts louables sont faits par les dirigeants de clubs pour satisfaire les joueurs car signalons que venir au football c’est surtout et avant tout une affaire de passion. On n’y gagne pas grande chose à moins que votre club se qualifie pour une compétition continentale… Que les clubs continuent sur cette lancée afin de permettre aux vrais artisans du cuir de vivre de leur art. C’est capital… Quant à la gestion au sein de la Fbf…Je déplore l’état de certains stades en l’occurence le stade du campus (Une forêt qui ne dit pas son nom), l’état peu pratiquable de certaines pelouses comme celle de Réné Pleven à Akpakpa et le gazon de Charles de Gaulle à Porto. La Fbf traîne à régler la situation financière des arbitres et commissaires au match, ce qui n’est pas bien pour le moral des concernés… Pour l’arbitrage…Un récyclage s’impose dans ce secteur pour espérer de meilleures prestations des hommes en noir. Les erreurs commises par les arbitres lors de certaines rencontres ne relèvent peut-être pas d’une mauvaise foi. Nos arbitres ont besoin de recyclages…Pour finir, il faut payer les arbitres à temps afin de faciliter l’exercice de leur métier. assainir le cadre de ces stades comme celui du campus Abomey-Calavi, de Missérété pour éviter la cohabitation hommes-reptiles. entretenir la pelouse du stade Charles de Galle de Porto-Novo et revoir si possible le synthétique du stade René à Akpakpa. continuer par mettre les financements à la disposition des clubs tel que le fait la Fbf depuis la saison 2018-2019 jusqu’à ce jour.»
Damien Houndonougbo, arbitre
« Que retenir du niveau de jeu ?…Petit à petit on tend vers la perfection. On sent l’engagement dans le jeu et d’ici deux ans, on verra un très beau championnat…Que retenir de la gestion au niveau des bureaux dirigeants des clubs?…Trop d’amateurisme..L’arbitrage…En nette progression même s’il y encore des choses à améliorer, vue les conditions de formation et de travail des arbitres…Que faire pour la suite du championnat ?…Passer à l’application stricte des textes »
Supplice Diogo, observateur
« Je crois que le niveau du jeu (football) est acceptable, c’est-à-dire moyen selon moi. Il faut qu’on continue toujours à travailler…-Par rapport aux dirigeants des clubs, là je crois qu’il y a un travail sérieux qui a été fait, surtout vivre dans un système ou chacun pense à son intérêt personnel et non l’intérêt national c’est difficile, il est temps que les clubs pensent à ouvrir la porte à des sponsors pour pouvoir survivre … Quant aux membres de la fédération, e les félicite beaucoup, malgré le maigre moyen qu’ils ont, il faut qu’il continue à se faire confiance pour éviter une autre crise…Je voudrais beaucoup tiré un grand coup de chapeau aux hommes en noirs qui ont fait un travail remarquable lors de ces dernières périodes dans des conditions très difficiles malgré quelques erreurs qui ont été constatées. Nous sommes à la pause de la phase aller du championnat D1 et D2 sans incident majeur…Saviez-vous combien les arbitres ont perçu comme prime sur 14e et 15e journée ?…Allez faire votre investigation pour en savoir plus…j’exhorte les nouveaux dirigeants de la FBF à continuer dans le but de rendre effectif notre championnat professionnel…Amélioler les conditions de vie des arbitres…Cesser de faire de match à crédit, cela évitera de soupçonner certains Arbitres d’être corrompus »
Youssouf Moussa, supporter
« Par rapport au niveau du jeu, nous allons dire que cette saison nous avons connu plus de beaux matchs que la saison passée. Par exemple le jeu s’est très amélioré. A prendre déjà le match de Esae-Buffles d’hier. Vous allez voir que nous avons assisté à un beau match. On a rien à envier avec les équipes qui jouent sur le plan continental et même en France parce que nous savons que nous avons des talents et aujourd’hui les jeunes montrent un temps soit peu ce qu’ils ont dans le ventre, ce qu’ils ont dans le pied et vous allez voir des matchs où on aura une belle domination et chaque phase de jeu de très belles coordinations dans une équipe. Aujourd’hui on peut féliciter la fédération pour avoir permis de passer à un cap un peu plus supérieur au niveau de notre football.
En ce qui concerne le point 2 sur ce qu’il faut retenir de la gestion au niveau des bureaux dirigeants des clubs. Bon, au niveau de la gestio. Beaucoup de choses restent à faire parce que aujourd’hui nous avons encore des bureaux qui profitent de la naïveté de certains joueurs n’ayant pas été à l’école et ils signent des contrats que eux-mêmes ne maîtrisent pas. Les bureaux aujourd’hui ne forment pas les joueurs dans de meilleures conditions. Il y a des équipes même en D1 aujourd’hui qui doivent deux mois, 3 mois de salaire et ce n’est pas bien et je drai que le ventre affamé n’a point d’oreilles…Le point 3 c’est un mot sur la gestion au sein de la fédération…La fédération béninoise de football fait de son mieux mais tant qu’il reste à faire rien n’est fait. Certains diront que ce qui est fait est fait et ce qui reste à faire est à faire mais rien n’est fait parce que nous savons déjà que la majorité de nos clubs est dirigée par leurs responsables et c’est eux qui sont au four et au moulin en équipe… l’arbitrage l’éternel problème au Bénin. On dit il n’y a pas de corrompu sans corrupteur, c’est ça au niveau de l’arbitrage. Parfois on a l’impression que c’est des gens qui sont en mission… La fédération, la commission des arbitres doit tout faire pour que nous ayons un meilleur sifflet, un bien meilleur sifflet à la phase retour de notre championnat parce que ça va aussi de l’image de notre championnat, c’est ça qui va nous permettre de mieux vendre notre championnat. C’est ça qui va nous permettre d’attirer les footballeurs extérieurs. »
Armand Coffi, entraineur
« Le niveau de jeu de votre ligue 1 est passable en terme techniques tactiques et finitions, ceci dit nous allons beaucoup travailler en améliorant le niveau de nos joueurs pour avoir la qualité voulue du football moderne…Aujourd’hui le football n’est plus à l’étape où pensent les dirigeants ; c’est une industrie où on doit investir. Une équipe doit être structurée ; Avoir un directeur sportif qui est chargé du marketing etc..Pour la gestion au sein de la Fbf, tous, ils sont à l’apprentissage à part quelques uns. Je leur tire chapeau pour leur engagement celui de ne pas échouer mais ils doivent communiquer et être à l’écoutent. Qu’ils soient plus rigoureux dans leur prise de décisions etc…L’arbitre, aujourd’hui c’est une autre génération et ils manquent de modèle quand bien même qu’ils ont vu Bonaventure sifflé ils n’ont pas copié les grandes valeurs de leurs aînés. Il leurs faut des stages de recyclage et de mise à niveau. Notre championnat est en avance sur certains arbitres etc…Il faut qu’on se mette tous au travail pour rehausser le niveau du championnat… »
