FISTULE OBSTETRICALE, Un mal curable peu connu des populations

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FISTULE OBSTETRICALE,

Un mal curable peu connu des populations

Parmi les maladies qui déciment la gent féminine en Afrique surtout au Bénin, figure en bonne place la fistule obstétricale qui malgré les progrès de la science pour sa réparation, reste entourée de tabous. Ainsi, la majorité des femmes qui souffrent de cette anomalie, ignorent qu’elles peuvent en être guéries et se laissent abattre par les jugements erronés des autres. Or, il existe des traitements médicaux pour guérir de ce mal dont les causes sont bien précises. Au vue des dégâts que cause ce mal par ignorance, il urge qu’il soit davantage pris au sérieux afin de sauver ces femmes qui en meurent au quotidien.

Débora YAROU (Stg)

Des rejets de la société, des répudiations, mépris et humiliations de tout genre sont le joug que portent certaines femmes. La cause de ce joug, c’est la fistule obstétricale. 200 à 300 cas de fistule obstétricale sont enregistrés chaque année au Bénin et 50 000 à 100 000 cas selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) dans le monde entier.

Selon l’Oms, la fistule obstétricale est une communication anormale entre le vagin, rectum et/ou la vessie qui peut se produire après un travail prolongé et un travail obstructif. Il va en résulter un écoulement involontaire et non contrôlé d’urines et/ou de selles par le vagin. Pour Roubatou Allassane Ali, directrice exécutive de l’Ong Groupe de Recherche et d’Action sur la Femme, l’Environnement et la Production (Grafep), « certaines pratiques socioculturelles telles que les mariages précoces, les accouchements à domicile, le défaut de suivi de la grossesse et un long travail avant l’accouchement participent à la survenue des fistules obstétricales ». Celles qui en souffrent sont reconnues par leur accoutrement et le nouage de plusieurs pagnes. Elles ont le visage triste et s’éloignent du public par pudeur. Elles sentent l’urine ou des matières fécales ou les deux à la fois.

Grâce à une intervention chirurgicale, les femmes qui souffrent de la fistule peuvent être guéries. Mais les facteurs tels que des difficultés financières et des croyances au jet d’un mauvais sort font que bon nombre de ces femmes trainent la fistule obstétricale pendant des années. « L’accessibilité financière de la prise en charge des fistules obstétricales demeure un problème aussi important. Les porteuses identifiées ont pour la plupart une situation financière précaire. Aussi sont-elles rejetées et abandonnées à cause du stigmate social autour de l’affection. La réparation d’un cas de fistule requiert en moyenne une somme de 200 000 francs CFA selon les centres de santé », dixit Roubatou Allassane Ali.
C’est d’ailleurs ce qui justifie l’implication de plusieurs organisations non gouvernementales dans les missions de réparation de fistule obstétricale au Bénin. Menant ainsi des actions telles que la prévention, le dépistage, le déplacement des malades, l’hébergement, l’alimentation, le suivi et la réinsertion socio économique des femmes réparées de la fistule obstétricale.

Des mesures de prévention

Pour prévenir la fistule obstétricale, les médecins recommandent aux femmes de faire suivre leurs grossesses, « vous devez vous faire suivre par le spécialiste. C’est une aberration, une grande aberration que de penser qu’avec une grossesse il faut rester à la maison… Si le médecin décide qu’on vous césarise ce n’est un crime », a confié le docteur Magloire Yèvi, urologue-andrologue au micro de la télévision nationale Ortb.
La fistule se présente ainsi donc comme la maladie de la honte qui détruit la dignité des femmes avant de les conduire à une mort atroce. L’implication des pouvoir publics dans la réparation de ces femmes souffrant de ce mal permettra de booster l’action des Ong qui pour la plupart sont limitées.

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