FOIRE INTERNATIONALE DE PARAKOU : Une opportunité d’affaires qui génère assez de revenus pour les jeunes

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La Foire Internationale de Parakou (Fip) est une grande opportunité d’affaires qui réunit plusieurs forains venus de différentes nations. Démarrée depuis le 5 décembre 2021, elle prendra officiellement fin le 30 décembre prochain. Autour de cet évènement, se développent plusieurs autres activités parallèles. Ainsi, des jeunes notamment des étudiants, élèves et même artisans, sont recrutés dans divers secteurs d’activités pour la réussite de cette foire. Ces jobs temporaires, permettront non seulement à ces derniers, de subvenir un tant soit peu à leurs besoins, mais aussi de tisser des relations avec des forains surtout de l’étranger. Une enquête réalisée à cet effet par le quotidien Daabaaru autour des activités que mènent ces jeunes à la Fip, fait la lumière sur les revenus qu’ils gagnent au quotidien et les projets entrepreneuriaux qu’ils envisagent mettre en œuvre au terme de la Fip. 

Wilfried AGNINNIN

Ils sont nombreux ces jeunes étudiants, élèves, artisans et bien d’autres, à tirer profit de la Foire Internationale de Parakou (Fip). Ils exercent diverses activités qui leur permettent de gagner de l’argent au quotidien. En acceptant de mener ces activités sporadiques, ces derniers ont des objectifs bien précis.

Pour Élodie Viviane Daye la vingtaine environ, hôtesse catégorie Bar-restaurant à la foire, il faut toujours saisir des opportunités qui se présentent pour pouvoir joindre les deux bouts et gagner sa vie. « En venant travailler à la Foire Internationale de Parakou, je me suis dit qu’il ne faut pas croiser les bras. J’ai donc décidé de venir travailler pour avoir un revenu, un capital qui va m’aider à faire une activité après la foire et subvenir à mes besoins », a-t-elle fait savoir. Selon elle, trouver de l’emploi aujourd’hui devient de plus en plus difficile et une jeune fille ne devrait pas compter sur son homme pour la prise en charge de ses besoins.

Thérèse Natacha N’Da est hôtesse et vend des jus de fruits à la Fip. « Je suis venue à la Fip pour vendre les jus de fruits en tant qu’hôtesse. Je suis à la maison je ne fais rien, donc j’ai décidé de venir vendre pour gagner de l’argent afin de subvenir à mes besoins », a-t-elle expliqué.

Kiru Events est l’une des entreprises qui a recruté des jeunes filles hôtesses, mises à la disposition des restaurants, bars et forains de la Fip. « Nous avons trois catégories d’hôtesses. Nous avons des hôtesses au niveau des bars-restaurants, nous avons des hôtesses au niveau des stands qui vendent avec les forains et nous avons des hôtesses pour des évènements officiels comme le lancement de la Foire Internationale de Parakou et des spectacles », a précisé Félicité Barè, responsable de Kiru Events. Tout se passe bien sans grande difficulté et sans anicroche au niveau des forains et promoteurs de Bars-restaurants et leurs hôtesses, rassure la responsable. À l’en croire, plus de 100 hôtesses ont été recrutées pour les trois catégories. La rémunération varie entre 40 000 et 70 000 F cfa, selon le temps et le nombre de jours passés par l’hôtesse.

Ce que gagnent ces jeunes

À travers ces activités, plusieurs jeunes tirent des profits. « Avec le travail que je fais, parfois je gagne 5 000 F cfa et en plus de mon salaire, je compte avoir 100 000 F cfa à la fin de mon activité. Donc entre 18h et 23h, je gagne plus de 5 000 F cfa », a confié Elodie Viviane Daye. La jeune Thérèse Natacha N’Da de son côté a commencé par travailler à la Fip il y a quelques jours. « Je vais travailler pendant 15 jours et prendre 30 000 F », a-t-elle fait savoir. Arouna Mora Séro est un jeune étudiant à l’Université de Parakou (Up). Il est recruté pour le contrôle des vendeurs à la sauvette qui tenteront de rentrer à l’intérieur de la foire. « Nous les empêchons de rentrer à l’intérieur de la foire. Nous contrôlons également de stand en stand, les tickets des forains. Nous leur demandons si le paiement a été fait, au cas contraire on les oriente vers le bureau pour le paiement », a-t-il expliqué avant d’ajouter, « mon revenu tourne autour de 3 000 la journée. À la fin, on fera le point selon le nombre de jours que j’ai fait ».

Une idée d’entrepreneuriat

Après la Foire Internationale de Parakou (Fip), plusieurs de ces jeunes pensent investir leurs revenus dans une activité pour en tirer suffisamment profit. « Après cette activité, je pense créer un petit commerce qui va m’aider. Je crois que, ce que je gagne ici aujourd’hui, peut m’aider suffisamment pour créer ma petite activité pour pouvoir être sur mon propre compte et être indépendante. Je compte vendre quelques tenues de femmes » prévoit Elodie Viviane Daye. De son côté, Thérèse Natacha N’Da pense plutôt que l’argent qu’elle va gagner lui permettra un tant soit peu de se supporter financièrement vu que les parents ne sont pas à côté. À l’en croire, « je ne peux pas toujours attendre les parents, il faut que moi-même je travaille pour pouvoir me prendre en charge ». Le jeune étudiant Arouna Mora Séro compte pour sa part investir ses revenus dans son élevage. « Je suis un éleveur, j’élève les poussins, les poulets Goliath et autres. Après ce travail, je vais investir mon argent dans cet élevage pour pouvoir gagner davantage », a-t-il laissé entendre. Aliou Assouman est un jeune carreleur et l’un des responsables de garde de vélo à la Fip. Il assure presque 24h sur 24h la sécurité de plusieurs centaines de motos. « Si Dieu le veut si on finit le travail, je pense débuter un petit commerce », prévoit-il.

Face au chômage qui gagne le terrain, ces jeunes pensent qu’il n’y a pas de sot métier. Ils lancent à cet effet, un appel à l’endroit de la jeunesse pour qu’elle se mette au travail. « J’appelle les jeunes à venir travailler, à venir souffrir à la sueur de leur front, pour gagner leur pain quotidien. Faut pas compter sur un homme, parce que l’homme ne peut pas satisfaire nos besoins à la fois », a lancé Elodie Viviane Daye. À Thérèse Natacha N’Da de renchérir, « c’est le travail qui permet à une femme d’être indépendante. Aujourd’hui, si une femme ne travaille pas elle n’a aucune valeur, mais si elle travaille, elle est respectée et se prend en charge sans attendre une autre personne ». Pour Arouna Mora Séro, « il y a des jeunes qui négocient avec les forains et revendent les articles. À la fin de la journée, ils gagnent quelque chose. Moi j’invite les jeunes à travailler et à ne pas se donner à l’oisiveté ».

En attendant la clôture officielle de ce grand rendez-vous commercial d’envergure internationale, ces jeunes continuent de faire leurs chiffres d’affaires.

 

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Daabaaru