La conception d’un enfant est le fruit des rapports entre l’homme et la femme. De ce fait, la prise en charge de cet enfant incombe obligatoirement aux deux parents. Mais il arrive que la mère se retrouve toute seule à assurer l’éducation et le bien-être de cette progéniture. Le phénomène est de plus en plus récurrent dans la société béninoise. Heureusement qu’au Bénin, la justice se présente comme une oreille attentive pour ces mères qui représentent tout à la fois pour leurs enfants. Ainsi, elles peuvent se rendre devant les autorités judiciaires pour porter plainte contre les pères « irresponsables ».
Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du gouvernement, l’Institut National de la Femme (Inf) a fait savoir que deux options légales se présentent aux mères « all in one » pour se faire entendre. «Au civil, saisir le président du tribunal pour une requête en paiement et garde. Au pénal, porter plainte pour privation de soins et d’aliments». À en croire Me Josette Atadé, cheffe pôle affaires juridiques à l’Inf, au plan civil, la mère à la possibilité de rédiger une requête dans laquelle elle explique avoir eu un enfant à une période donnée avec un tel qui depuis lors, a fui ses responsabilités de père. La requête précisant la profession de l’autre parent absent, doit être accompagnée de l’acte de naissance de l’enfant qui sera ensuite déposé à un tribunal compétent qui est prioritairement celui du domicile de l’enfant. «C’est en fonction de la profession du père que le juge va fixer une pension alimentaire. À la fin de votre requête, vous demandez au juge de vous donner la garde légale de l’enfant. Ensuite, vous précisez tout ce que vous dépensez par mois dans la prise en charge de l’enfant. Ce qui permettra de fixer la pension alimentaire», a-t-elle expliqué.
Au plan pénal
Sur le plan pénal, Me Josette Atadé explique que la mère peut déposer plainte soit au commissariat soit au procureur de la République qui transmettra la plainte au commissariat pour traitement. «Dans un premier temps, le procureur de la République va vous entendre et va essayer de convaincre l’autre partie de la nécessité de participer aux charges de l’enfant. S’il refuse, les infractions commises contre les enfants étant de facto supposées ou traitées comme des crimes, le procureur peut aller jusqu’à une privation de liberté pour privation de soins et d’aliments», selon la cheffe pôle affaires juridiques à l’Inf. Mais toutefois, il peut arriver que malgré les instructions du procureur, l’autre parent refuse d’exécuter.
Ainsi, si vous optez pour une procédure civile, vous avez une décision en bonne et due forme du juge qui demande au père de verser tous les mois, une pension d’un montant donné à l’enfant. «Avec cette décision, vous pouvez faire une soustraction à la source lorsque l’autre parent reçoit un salaire fixe de son employeur jusqu’à ce que cette décision n’ai plus lieu à exécution», a précisé l’avocate.
Voilà donc qui vient donner de l’espoir à toutes ces mamans assumant seule l’éducation de leurs enfants face à la fuite de responsabilité des pères.
Samira ZAKARI