Tout n’est pas positif en matière de gouvernance sous la mandature du président Patrice Talon. C’est du moins ce qu’il faut comprendre des propos du député Wallys Zoumarou qui, sans langue de bois, a relevé quelques imperfections dans la gestion du chantre de la rupture. C’était le mardi 21 décembre 2021 lors de la présentation du rapport 2020-2021 de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (Cbdh).
A en croire le député du parti de la mouvance présidentielle Bloc Républicain (Br) Wallys Zoumarou dont les propos sont rapportés par le quotidien “Fraternité”, il est important de critiquer de temps en temps le pouvoir en place car tout n’est pas rose dans sa gouvernance. Ainsi parlant des points négatifs, l’élu du peuple a regretté le recul de la démocratie évoqué par l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Electorale (Idea) dans son rapport de l’année 2021. Le rapport indique que le Bénin et la Turquie sont les pays où les principes de la démocratie ont connu un recul au cours des cinq dernières années. « On s’est battu pour cette démocratie et la démocratie n’a pas d’arrêt. Ça continue. Elle doit s’améliorer tous les jours. Si on nous dit que nous sommes déclassés, est-ce qu’on va porter ce boubou là pour dire que nous sommes contents. Ce n’est quand même pas bien », a-t-il regretté avant de rappeler les sacrifices consentis pour que le Bénin gagne sa place de pays démocratique dans le temps. « Nous étions premier de la démocratie en Afrique francophone. Mais vous ne savez pas ce que nous avons enduré. Nous avons pris nos bagages depuis Dakar pour venir défendre les libertés. Nous aurions pu ne pas avoir nos diplômes », a fait savoir Wallys Zoumarou.
L’autre aspect sur lequel s’est prononcé le parlementaire est la situation des droits de l’homme au Bénin. En effet, le rapport 2020-2021 sur l’état des droits de l’homme au Bénin relève un certain nombre de violation en dépit des efforts consentis. « Lorsque nous sommes ensemble, qu’il y a des droits bien définis et qu’il y a des gens qui sont à des endroits, si nous sommes là en face d’eux et qu’on ne dit rien, les droits de l’homme c’est où ? Celui qui est chargé de protéger tout le monde est là et brime tout le monde ou orchestre des brimades quelque part, tout le monde dit que c’est lui et personne ne dit rien. Quelle est cette société là ? », s’est interrogé le député Wallys Zoumarou avant de poursuivre, « après le manger il y a la dignité de l’homme. Pour moi, là où je suis aujourd’hui, c’est le plus important ».
Sur la question de la protection des droits de l’homme, le parlementaire pense que la Cbdh à sa part de responsabilité à jouer. Cependant Wallys Zoumarou a clarifié pour finir, que les membres de cette institution doivent d’abord eux-mêmes savoir ce que sont les droits de l’homme et faire leur travail dans l’impartialité sans faire plaisir à quiconque.
Samira ZAKARI
