GROUPE TÊKÊ « ANKOUAMON » DE PARAKOU : Au-delà d’un rythme, une culture originale

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GROUPE TÊKÊ « ANKOUAMON » DE PARAKOU

Au-delà d’un rythme, une culture originale

Il n’est plus à présenter. Du Nord au Sud en passant par le centre, il a profondément marqué les esprits. Il continue de faire la fierté du septentrion. Créé il y a bien longtemps, le groupe de têkê Ankouamon puisque c’est de lui qu’il s’agit a connu plusieurs générations de danseurs. Actuellement, il porte la marque d’un célèbre homme qu’on ne présente plus. Mama Gourgé Abdoulaye, c’est son nom. Beaucoup le connaisse sous le pseudo Bagoudou. Il est actuellement le roi des griots du septentrion. 33 ans déjà qu’il est à la tête de ce groupe qui a traversée plusieurs frontières ; Venezuela, Turquie, Gabon, Côte d’Ivoire, Nigeria, Niger, France etc. la danses, le sourire, l’union, la solidarité, la préservation de leur culture sont pour eux des qualités indéniables. C’est un métier au-delà des activités parallèles que chaque membre du groupe effectue, la danse contribue énormément à leur dépense. Pour mieux connaître ce mythique groupe, lisez l’entretien à nous accorder par Bagoudou.

Wahabou ISSIFOU

Daabaaru: Dites nous en quelle année avez-vous créé ce groupe ?

Bagoudou : Le groupe a vu le jour en 1986. Mais avant moi, mon père, mon grand père avaient déjà passé par là.

Dites nous comment fonctionne le groupe ?

Par mois, nous nous entrainons deux fois les samedis et les dimanches parce qu’à part le têkê, les danseurs ont d’autres occupations. Nous faisons le sinsinnou, le Kao, le kiarou, le kobi. Un ensemble de ballets qui renferme plusieurs rythmes. Le groupe est constitué de sept membres avec une femme. Mais depuis son mariage elle ne vient plus. Actuellement nous sommes à la recherche d’une fille.

Alors est-ce que c’est un patrimoine familial ou juste parce que vous êtes Baatonu ?

C’est juste parce que nous sommes Baatonu. N’importe quel Baatonu peut venir et nous lui apprendrons.

Vous avez certainement beaucoup voyagé, vous avez traversé beaucoup de frontières. Dites nous depuis que vous avez pris les rênes de ce groupe là, comment est-ce que vous avez vécu votre premier spectacle ?

Ça bien marché, très bien même, c’est pour cela nous continuons. Nous sommes allés au Venezuela, Turquie, Gabon, Côte d’Ivoire, Nigeria, Niger, France.

Est-ce que le ministère vous reconnait ?

Oui le ministère nous reconnait, il y avait un de nos danseurs qui faisait partie de l’équipe nationale mais il est décédé. Il vivait au quartier Kpébié.

Comment faites vous pour prendre les jeunes dans votre groupe ?

Nous les prenons simplement. C’est eux-mêmes qui viennent et qui nous disent de leur apprendre à danser, alors nous leur apprenons.

Y a t-il une structure qui vous prend en charge, un financement pour la confection de vos tenues ?

Oui, les gens nous aident pour nos tenues, des personnes quelconques. Quand on a besoin de quelque chose, on le demande à des gens et ils nous viennent en aide.

Depuis que vous avez commencé ce métier là, qu’avez-vous réalisé?

Je remercie Dieu. J’ai réalisé beaucoup de choses. J’ai cinq carrés, un champ. Et mes danseurs aussi ont réalisé. Il y a ceux qui ont deux carrés, trois carrés.

Si un jeune essaie d’intégrer le groupe, combien de temps il fera pour bien maitriser le têkê ?

Ça dépend. Si la personne même veut, elle peut prendre trois jours pour apprendre. S’il veut vraiment. Par contre d’autres peuvent prendre des années pour apprendre.

S’il y a un évènement à combien peut on vous louer pour venir danser ?

Si par exemple tu es à Cotonou, tu paies l’argent de location qui fait100.000f pour quinze personnes ou parfois même 200.000f, 300.000f, 400.000f. Cela dépend de l’évènement. À Parakou ici, on peut prendre 100.000f ou cent cinquante mille et on partage une partie entre nous. Le reste on le dépose à la banque. Si par exemple quelqu’un est malade, on retire dedans pour le soigner ou si quelqu’un veut se marier ou faire une cérémonie, on s’entraide ou lors des fêtes de tabaski, on n’achète des moutons pour donner aux membres du groupe qui n’ont pas pu acheter de mouton.

Arrive t-il que des disputes surviennent entre vous ?

Ce n’est jamais arrivé. Nous nous entendons bien, ils me respectent et je les respecte aussi.

Réalisation : Wahabou ISSIFOU

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