IMPACTS DES ACTIVITES HUMAINES SUR LES TERRES AU BÉNIN : Les sols béninois en détresse ! . Environ 60% des terres sont dégradées

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IMPACTS DES ACTIVITES HUMAINES SUR LES TERRES AU BÉNIN

Les sols béninois en détresse !

. Environ 60% des terres sont dégradées

La dégradation des sols est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur en Afrique en général et au Bénin en particulier. Elle est due à de nombreux facteurs, dont les mauvaises pratiques agricoles conduisant aux affres des changements climatiques extrêmes en particulier la sécheresse. Face à ces nombreuses conséquences, les services de l’État, la société civile, les universités et centres de recherche ainsi que les partenaires techniques et financiers ne cessent de conjuguer leurs efforts pour une gestion durable des terres au Bénin. Malgré leurs différents combats, des milliers d’hectares de sols continuent d’être dégradés. Une situation qui interpelle les pouvoirs publics à plus d’engagement dans l’action.

Wilfried AGNINNIN

La plupart des sols au Bénin ne sont pas en Bonne santé. Malgré le fait qu’ils soient le fondement de toutes les formes de vie sur terre, des menaces de toutes sortes subsistent à son encontre.
État des lieux

Une étude sur l’état de fertilité des sols dans 17 communes de 4 départements du Bénin ( Zou, Collines, Borgou et Alibori) en 2016 commandité par le Projet Protection et réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire (Prosol) en collaboration avec l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (Inrab) en dit long. Selon les résultats de cette étude présentés par le représentant du Prosol Karim Mien le samedi 7 décembre 2019 à l’occasion des manifestations de la 7è édition de la Journée Mondiale des Sols à l’université de Parakou, « environ 90% des terres ont un niveau de fertilité faible à très faible dans les départements du Borgou, de l’Alibori et du Zou. Il y a donc très peu de terres fertiles dans ces communes ». De même, les terres les moins dégradées se trouvent dans le département des Collines, avec environ 60% de niveau de fertilité faible à très faible. Dans la même veine, selon le rapport pays du Bénin de la Convention Cadre des Nations Unies sur la lutte contre la désertification cité par Karim Mien « environ 62% des terres béninoises sont dégradées entre 2000 et 2010. Depuis lors, la situation ne s’est guère améliorée ».

Des données disponibles à l’issue d’une étude en 2015 fournies par le projet Prosol ont montré le niveau de dégradation des sols respectivement dans les départements du Borgou, de l’Alibori, du Zou et des Collines à 93%, 91%, 91% et 62%. En faisant l’état des lieux dans les 18 communes d’intervention du Prosol, le conseiller technique en gestion durable des terres et d’adaptation au changement climatique Cossi Joachim Iwikotan a notifié que 64% d’augmentation sur 4 spéculations de maïs, du coton, manioc et l’igname ont été enregistrées au cours de la dernière campagne agricole. « A l’heure actuelle nous sommes à environ à 92 000 hectares de superficies réhabilitées et protégées par Prosol dans les 18 communes. Nous avons impacté jusqu’à 74 000 agriculteurs avec un minimum de 35% de femmes », a-t-il présenté.

Causes et conséquences

Pour la cheffe service reboisement et aménagement des forêts à l’inspection forestière du Borgou Safouratou Alfa les causes de la dégradation des sols peuvent être classées en deux catégories, celles naturelles liées aux eaux de ruissellement et humaines essentiellement observées par des facteurs anthropiques en l’occurrence les pratiques des activités agricoles intensives, les feux de végétations tardives et autres. « Nous constatons de plus en plus qu’il y a la pratique de la culture extensive, c’est-à-dire un paysan qui défriche aujourd’hui 2 ou 3 hectares à un endroit, trois ans plus tard il peut trouver que ce terrain n’est plus fertile. Il cherchera à aller plus loin dans un autre endroit continuer les mêmes pratiques », a-t-elle clarifié. Selon Cossi Joachim Iwikotan conseiller technique en gestion durable des terres et d’adaptation au changement climatique dans le projet Prosol, les principaux problèmes de dégradation des terres au Bénin ont trait entre autres à l’érosion hydrique et éolienne, au tassement des terres par les bœufs, aux feux de végétations, aux coupures abusives des arbres et à l’utilisation abusive des pesticides.

A en croire la capitaine Safouratou Alfa, les engrais chimiques utilisés pour la culture sont déversés dans les cours d’eau par le ruissellement. Les cultivateurs travaillent sur la même terre pendant des années sans laisser la terre se reposer, croit savoir Cossi Joachim Iwikotan. Le conseiller technique en gestion durable des terres et d’adaptation au changement climatique, pointe du doigt le faible rendement des productions, les effets du changement climatique et l’accroissement des conflits entre agricultures et éleveurs.

Des actions sur le terrain

Pour une lutte efficace contre la dégradation des sols, l’inspection forestière du Borgou recommande aux agriculteurs le reboisement et la pratique de l’agroforesterie qui permet d’associer la foresterie à l’agronomie. « Il y a des espèces typiques qu’on recommande pour lutter contre la dégradation de la partie limonage de la matière nutritive. On peut recommander la plantation de l’espèce Gliricidia sepium qui permet de lutter contre l’érosion et la dégradation des sols », a-t-elle fait savoir.

De son côté le conseiller technique du projet Prosol a énuméré quelques actions écologiques que son programme mène sur le terrain avec les agriculteurs. Entre autres Cossi Joachim Iwikotan cite la formation sur l’état actuel de l’environnement des cultivateurs, la gestion intégrée de la fertilité des sols, les mesures de conservation des eaux et des sols, l’agriculture de conservation, la mise en œuvre de l’agriculture élevage et la foresterie individuelle. Les acteurs impliqués dans la protection des sols sont tous convaincus qu’il reste à faire.

La question de la dégradation et la fertilité des sols au Bénin est d’actualité et préoccupante, car la terre est le socle de toute activité. Il urge donc que les services étatiques, les universitaires en commun accord avec les partenaires techniques et financiers s’engagent davantage à travailler pour la gestion durable des terres au Bénin.

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Actualité · Nationale

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