A travers une note circulaire en date du 1er octobre 2021, le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle Yves Chabi Kouaro, a annoncé la mise en application de l’arrêté n°012/Mestfp/Dc/Sgm/Dipiq/Dec/Desg/Sa/0915gg19 du 7 février 2020, faisant cas de la suppression des classes scientifiques et littéraires au premier cycle de l’enseignement secondaire. Ainsi, selon l’article 4 de l’arrêté, les apprenants des classes de 4ème et de 3ème des lycées et collèges du Bénin, ont l’obligation de suivre les cours dans toutes les matières y compris la Physique Chimie et Technologie (Pct) et une langue étrangère de leur choix jusqu’à l’obtention du Brevet d’Etude du Premier Cycle (Bepc). A Parakou, les acteurs du système éducatif notamment les enseignants, censeurs et apprenants apprécient cette décision qui vise à corriger les nombreuses insuffisances observées dans ce sous secteur de l’enseignement. Lisez leur point de vue à travers cette vox populi réalisée par la rédaction.
La rédaction
Irène Bonin Ayintchola, censeur du Ceg Zongo de Parakou
« Je pense que c’est une mesure à saluer. Quand nous observons autour de nous aujourd’hui, que tu sois littéraire ou scientifique, tu ne peux pas vivre en te passant de la technologie. Et quand on parle de technologie, elle est intégrée dans la Physique Chimie Technologie (Pct). Les parents même peuvent témoigner, il y en a ici qui ont fait la 3ème moderne long et après, les parents cherchent à les orienter vers les séries techniques. Ils vont à Don-Bosco, à Ina, ignorant que la Pct qu’ils ont refusé de faire depuis des années est là-bas. Moi je pense qu’on doit remercier le gouvernement qui permet ainsi aux enfants d’être habitués à cette discipline avant de faire leur choix de série au second cycle. Faire toutes les matières au premier cycle permettra aux enfants d’avoir une bonne base. D’ailleurs, la décision est appliquée depuis l’année passée au Ceg Zongo ».
Ignace Fagninou, professeur de Pct au Ceg Zongo
« Cette décision est salutaire car, elle permettra aux élèves de prendre au sérieux la Pct dès le premier cycle afin de pouvoir s’orienter au second cycle. Cela permettra aux élèves de mieux faire leur choix entre les sciences et les langues au moment venu. La tendance a commencé par effrayer parce que beaucoup d’élèves fuient les séries scientifiques et vont en séries littéraires causant un vrai déséquilibre au plan national. Pourtant, aucun pays ne peut se développer sans la technologie. C’est donc une manière pour le gouvernement de valoriser la science et la technologie à long terme ».
Marc Chaffa, enseignant au Ceg Zongo
« L’obligation faite aux élèves de 4ème et de 3ème de faire la Pct et une langue au choix, est une bonne décision parce qu’aujourd’hui avec l’évolution de la science, toute personne a l’obligation d’apprendre la science. Dans nos vécus quotidiens, nous utilisons sans savoir la science et quiconque alors doit s’acquérir de l’innovation scientifique. On ne peut pas être dans une classe et ne pas savoir ce que veut dire la science. La Pct est là pour donner un avant goût sur ce que nous utilisons. Les appareils que nous utilisons à la maison, comment les utiliser, comment ont les fabriquent ou comment protéger les personnes face aux dangers du courant électrique. Ces élèves doivent à la fin de la formation être capables de dire voilà les bienfaits de la science et on ne peut pas rester en marge de cette science. Je pense même que si c’était possible de faire la physique jusqu’en terminale, ce serait bien parce qu’aujourd’hui, les journalistes, les médecins ou bien même les gens de la littérature utilisent les machines scientifiques pour travailler et s’ils n’ont eu aucune notion sur ces machines, ils seront comme des analphabètes. Je salue alors cette mesure du gouvernement ».
Fadila Karim, élèves au Ceg Zongo
« C’est une bonne chose d’obliger tous les élèves à faire la Pct à partir de la 4ème. Ça nous aide, parce qu’en choisissant de faire uniquement l’allemand ou l’espagnol, on aura peut-être un jour besoin des notions de la Pct dans la vie et si on ne le fait pas maintenant, on ne pourra pas s’en sortir. En faisant la langue et la Pct, cela nous permettra de savoir dans quelle matière on est faible et vers quelle série nous orienter après le Bepc ».
Nouroudine A. élève en 4ème au Ceg Zongo
« Par rapport au cours de Pct, c’est une bonne chose car cela fait développer les gens un peu partout dans le monde. C’est cela qui nous permet d’avoir l’électricité, de faire marcher les véhicules et d’évoluer la technologie. C’est grâce à la Pct on arrive à fabriquer des lampes utilisables dans nos maisons. En faisant la Pct au premier cycle, on pourra mieux développer nos capacités pour émerger dans les sciences ».
Propos recueillis par Samira ZAKARI et transcrits par Clarisse Ogboni, Floriane Ayédamou et Gniré Massara (Etudiantes Cfoman-Daabaaru)
