IMPRATICABILITE DES ROUTES DANS LE SEPTENTRION : Nikki-Kalalé-Ségbana, pire qu’une route, un enfer

2 ans ago | Written by
22 863 vues
0 0

La précarité du réseau routier conjuguée au déficit très prononcé en infrastructures socio-communautaires, donne à la commune de Kalalé, dans le département du Borgou, le visage d’une localité oubliée, délaissée et ignorée. La route Nikki-Kalalé-Ségbana est, depuis la nuit des temps, dans un état piteux, même si elle n’est pas la seule commune à souffrir de cette réalité dans le septentrion, sa particularité se trouve dans le fait que cette commune est le bastion de la production cotonnière dans le Borgou et de surcroît, une localité à forte production agro-pastorale. Malgré ces atouts, pour avoir accès aux différentes localités de cette commune, c’est la croix et la bannière pour les populations. La circulation des personnes et des biens surtout en saison des pluies, constitue un enfer auquel le gouvernement doit remédier au plus vite.

Les populations qui empruntent cet axe routier rencontrent d’énormes difficultés et n’hésitent pas d’exprimer leur mécontentement. « La route Nikki-Kalalé, c’est inexplicable », s’est exprimé Loukman Moumouni, un citoyen de la localité. Les populations de Kalalé pour rallier Nikki, prennent au moins 3 heures de temps pour parcourir 47 kilomètres. Une situation qui n’est pas sans conséquences. « A cause de l’impraticabilité de la voie, nos malades décèdent sur la voie quand nous voulons les amener à l’hôpital de Nikki qui est un centre de référence dans notre zone », a déploré Loukman Moumouni. Mieux, les accidents de circulation sont enregistrés quotidiennement sur le tronçon Nikki-Kalalé à cause de la dégradation très avancée de cette voie. « A l’hôpital de Kalalé si on te dit par exemple qu’il y a évacuation à Nikki, il y a des morts sur la voie. Pour le transport du coton, on a des accidents mortels, des incendies. Vraiment, c’est trop », a ajouté Assouman Boukari, un autre citoyen de la localité.

De même, du fait de l’impracatibilité de cette route, le coût du transport Nikki-Kalalé est extrêmement très élevé. « Le prix du transport Kalalé-Parakou dont la longueur fait 143 kilomètres environ est au moins à 5 000 Francs Cfa. Dans le même temps, la distance Parakou-Cotonou qui est à 430 kilomètres, les taxis prennent également 5 000 Francs Cfa. Cette situation est due à l’état de la route Kalalé-Nikki d’une longueur de 47 kilomètres. Chaque année, c’est ce que nous vivons », se désole Loukman Moumouni. Aussi, à cause de cette voie qui ne facilité pas le transport des personnes et des biens, les producteurs de Coton et des produits céréaliers sont contraints de se rendre de l’autre côté de géant de l’Est, le Nigeria pour vendre leurs produits. Toute chose qui constitue un manque à gagner pour l’Etat béninois. Face à cette réalité, les populations implorent le gouvernement à bitumer tout au moins la route Nikki-Kalalé afin d’alléger leurs peines.

Des fonctionnaires dessertent la commune à cause de l’inaccessibilité des voies

La dégradation de la route Nikki-Kalalé n’a pas seulement de conséquences sur le plan économique et sociale. Presque tous les fonctionnaires qui sont affectés dans cette commune, ne veulent pas y rester. « Des fonctionnaires n’ont même pas envie de venir rester à Kalalé. Quand on dit affectation à Kalalé, ils tiennent la tête et dissent calvaire. Ils n’aiment pas travailler à Kalalé. Cela fait qu’on a manque d’enseignants dans les écoles de la commune » s’est indigné Assouman Boukari. Indubitablement, les conséquences de cette situation ne sont rien d’autre que les échecs massifs des apprenants de la commune aux différents examens nationaux.

Une fausse promesse du chef de l’Etat Patrice Talon ?

Le président Patrice Talon a, au cours de sa tournée nationale de reddition de compte en décembre 2020 dans la commune de Kalalé, fait savoir que le financement pour le bitumage de la route Nikki-Kalalé est déjà bouclé et les travaux démarreraient très bientôt. Une promesse du gouvernement de la rupture qui a amené les populations à voter massivement pour le président Patrice Talon lors de la dernière élection présidentielle afin de lui accorder un second mandat. Plus de 90% des populations de Kalalé ont accordé leurs suffrages au chantre de la rupture. Mais depuis le passage du chef de l’Etat Patrice Talon rien n’a pratiquement bougé sur ce tronçon. Les populations se demandent si la promesse du président Patrice Talon n’était pas aux fins politiques notamment pour bénéficier de leurs suffrages. Patrice Talon devrait respecter sa parole pour le bonheur de ses compatriotes. En le faisant, il aurait écrit, non seulement, son nom en lettre d’or dans le cœur de ces populations mais aussi et surtout, dans les annales de l’histoire du pays.

Bitumer la route Nikki-Kalalé-Ségbana, c’est boosté davantage l’économie nationale

Il n’est plus à démontrer que les populations des communes de Nikki, Kalalé et Ségbana contribuent énormément à l’essor de l’économie nationale. Avec une production cotonnière de plus de 30 000 tonnes par an, la commune de Kalalé est une localité à forte production céréales et de l’élevage. Alors, en désenclavant cette zone, le gouvernement aurait résolu un double problème notamment accroître la productivité agricole et offrir de meilleures conditions de vie et de travail à ces braves populations. Il urge donc que l’Etat s’y penche sérieusement sur cette situation funeste afin de trouver des solutions idoines dans de meilleurs délais pour sortir les populations de cette zone de l’enfer.

En attendant, les populations de Kalalé vivent l’enfer sur terre et espèrent leur seigneur qui viendra les sauver de ce calvaire.

Daniel KOUAGOU

Article Categories:
A la une · Au cœur des communes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru