INTERDICTION D’EXERCICE EN CLIENTELE PRIVEE DES AGENTS DE SANTE
L’approche de Talon pour sauver les populations
Une décision importante a été prise lors du dernier conseil des ministres. Il s’agit de l’interdiction faite aux agents de santé d’exercer en clientèle privée. Selon cette décision, à partir du 30 août prochain les agents de l’Etat qui interviennent dans les cliniques privées seront obligés de choisir entre le privé et le public. Cette mesure se présente comme une mesure salvatrice. Puisqu’il n’est qu’un secret de Polichinelle que les médecins pour la plus part passent le plus clair de leur temps dans les cliniques privées appartenant à ces derniers ou à des tiers. Cette décision audacieuse est à saluer. Car, point n’est plus besoin de démontrer combien de fois l’absence des médecins dans les hôpitaux publics constitue un mal qui ronge le secteur de la santé au Bénin. Les dégâts de cette attitude qui tend à devenir la norme, sont inimaginables.
En dehors de la pertinence de la mesure, il est important de fait remarquer la méthode utilisée par le chef de l’Etat pour fait avaler cette amère pilule aux agents de santé. Déjà en prélude à la prise de cette décision, le chantre de la rupture a tout fait pour arracher des mains de ces agents assermentés payés aux frais du contribuable, l’arme fatale de destruction massive dont ils disposaient qui est grève. N’eût été l’entrée en vigueur de loi portant retrait de droit de grève aux agents de santé, cette décision du conseil des ministres serait déjà contestée par des grèves illimitées.
Si c’est cette manière d’agir que certains mettent dans la ruse du chef de l’Etat Patrice Talon, alors c’est une ruse à encourager. Tout simplement, parce que toute ruse ayant pour finalité l’épanouissement et le soulagement des peines des béninois ne peut qu’être souhaitée.
Désormais que les médecins seront à plein temps au service des usagers du secteur public, il serait aussi important de prendre des mesures pour créer des conditions favorables pour que ces agents puissent donner le meilleur d’eux-mêmes au travail.
Edouard ADODE
