Le 3 mai de chaque année, est consacré à la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette célébration tire son origine de la conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) à Windhoek en 1991. L’événement s’est terminé, le 3 mai 1991, par l’adoption de la déclaration de Windhoek pour le développement d’une presse libre, indépendante et pluraliste. Le 3 mai est une commémoration qui rappelle aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse, et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. La Journée mondiale de la liberté de la presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. C’est aussi une commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une histoire. Le thème de cette 30ème édition, est intitulé, « L’information comme bien public ».
Au Bénin, la liberté de la presse connaît une régression depuis 3 ans. A titre illustratif, selon le classement annuel 2020 de l’organisation mondiale ‘’Reporter Sans Frontière (Rsf) sur la liberté de presse, de la 96ème place en 2019, le Bénin descend à la 113ème en 2020 sur 180 pays pris en compte à travers le monde. Mieux, selon le rapport du Rsf 2021, le Bénin a occupé 114e rang dans le classement sur un total de 180 pays pour un score global de 38,18.
Ces chutes pourraient s’expliquer par des compromissions et dérives observées dans la presse. Il y a aussi, le manque de régularité de l’aide de l’Etat à la presse ainsi que le régime d’autorisation imposé aux médias en ligne avant d’exercer sur les sites d’informations. Le code du numérique dont certains articles sont jugés restreints à la liberté de presse, n’est pas aussi du reste. Au regard de ce tableau sombre, l’on se demande quand est-ce que le Bénin pourra rattraper son historique rang de 2002 au temps de l’ancien président de la République, feu Mathieu Kérékou, soit 1er en Afrique et 21ème au plan mondial.
Le gouvernement du président Patrice Talon doit penser à la responsabilisation des journalistes et des associations faîtières pour un exercice responsable et professionnel du métier. Aussi, les professionnels des médias et leurs associations faîtières, doivent-ils se mobiliser et agir pour que la presse béninoise retrouve ses lettres de noblesse. Le toilettage et la vulgarisation du code du numérique et celui de l’information et de la communication s’impose.
Ainsi, le Bénin pourra retrouvé ses valeurs d’antan d’une presse libre, critique et professionnelle.
Wilfried AGNINNIN