LEADERSHIP FEMININ : Benedicta Aloakinnou, l’expression d’une détermination affichée

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LEADERSHIP FEMININ

Benedicta Aloakinnou, l’expression d’une détermination affichée

Juriste de formation de son état, elle est la présidente de l’Organisation Non Gouvernementale Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement (Ong-Fjad). Jeune parlementaire de la mandature en cours, Benedicta Aloakinnou puisque c’est d’elle qu’il s’agit est aussi coordinatrice départementale du Réseau Béninois du Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau. Du social à la politique, elle fait partie des femmes les plus actives de sa génération. Ses objectifs à court, moyen et à long terme vous sont dévoilés ici. Lisez-plutôt.

Wahabou ISSIFOU

Daabaaru: Pour commencer, parlez-nous de votre Ong?

Benedicta Aloakinnou : Alors l’Ong que je préside Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement, est une Ong créée par des jeunes femmes. Pour la petite histoire, nous l’avons créée quand on était en fin de formation si on peut le dire ainsi. Déjà en deuxième année l’idée est née, l’idée d’impacter en tant que jeune femme, de constituer une équipe qui veillera à l’éveil de nos consœurs et c’est ce qui nous a même pousser à créer l’Ong et déjà avec nos petites bourses on s’est dit au lieu de s’acheter quelque chose de matériel, il faudrait réaliser quelque chose pour notre communauté qui impactera à long terme. Donc avec nos frais de bourses, nous nous sommes réunies, on s’est mis ensemble pour procéder à l’enregistrement, aux papiers, à trouver un siège, implanter le siège, faire les autres formalités à savoir les plaques et tout. Et ensuite nous avons toujours avec ses bourses organisé le premier projet. C’était le projet “Brisons les inégalités” qui a eu lieu à la mairie de Parakou et qui a connu un succès. Voilà comment nous avons commencé.

A par ce projet, quels sont les autres projets que l’Ong exécute?

Alors après le projet “Brisons les inégalités” qui est notre projet social phare parce qu’il y a eu la deuxième édition, il y aura la troisième. Nous organisons plusieurs projets parce que nous sommes également dans la lutte contre les violences faites aux femmes, le mariage forcé, la protection de l’environnement, également dans l’entreprenariat, l’insertion professionnelle des filles et le maintien de ces filles à l’école.

Nous organisons des projets dans ce sens à savoir : ceux que nous avons déjà réalisés. Je peux citer le projet pour le bien-être des femmes, le projet Fjad contre le cancer de sein, le projet Noël en famille qui était à l’endroit des orphelins et des enfants nécessiteux, le projet mon métier, mon avenir, qui est un projet d’insertion des filles où nous recevons les filles déscolarisées ou celles qui n’ont plus de quoi subvenir à leurs besoins, qui ont laissé les classes, qui n’ont plus de métier. Nous les prenons en charge en leur offrant des formations disponibles au sein de l’Ong à savoir, des formations en coiffure, couture, décoration, perle ou emballage biodégradable.

Nous avons également la conférence annuelle que nous faisons, Conference Environment Defender (Ced) qui est une conférence de prise de décision et d’actions pour la protection de l’environnement. Lors de cette conférence nous décernons un prix à un lauréat qui s’est démarqué à travers la préservation de l’environnement et ce prix là lui permet de mener des actions en tant que défenseur, ambassadeur de l’environnement, de mener des actions pour la défense de l’environnement, il s’appelle “environment defender”, c’est le titre que nous lui avons donné. À part ça nous menons également des sensibilisations sur la question de l’environnement. Nous partageons parfois des emballages biodégradables. Nous organisons des projets de formation en emballages biodégradables.

Également à l’interne, il y a des formations aux divers membres, formation en art oratoire, formation pratique, également comment se tenir devant un public. Voilà en général ce que nous faisons.

L’Ong a été créée en août 2017, à ce jour, quel bilan peut-on faire de vos actions sur le terrain ?

Le bilan pour moi, il est satisfaisant mais il n’est pas totalement parfait, il est satisfaisant parce que avec nos petits moyens nous sommes arrivés à faire ça, donc je me dis qu’avec de grands moyens, on pourra faire plus certainement puisque nous sommes allés jusqu’à Bohicon, nous sommes allés à Ouèssè, faire des formations aux jeunes sur des questions pratiques. Donc le bilan est satisfaisant. Nous pouvons faire mieux et nous sommes en train de vouloir mieux faire.

Vous faites partie également du parlement des jeunes, quel est votre rôle à ce niveau?

Je fais partie du parlement des jeunes, je suis jeune parlementaire. Je représente la jeunesse au sein de ce parlement comme tous les autres jeunes parlementaires. Mais je représente également la jeunesse féminine parce que nous ne sommes pas nombreuses au sein de ce parlement, déjà à l’Assemblée Nationale, les femmes ne sont pas nombreuses, au parlement des jeunes, c’est pareil mais nous espérons avoir plus de femmes.

Mon rôle, Je fais partie de la commission, loi-liberté publique. Dans cette commission il s’agit de travailler, de veiller à ce que des lois soient votées et mises sur pied pour défendre les jeunes, pour aller en leur faveur. Nous travaillons à cela et actuellement, il y a une loi sur les stages en république du Bénin que nous sommes en train de vouloir soumettre à nos aînés de l’Assemblée. Nous sommes actuellement en train de travailler sur cette loi et bien d’autres. A part ça, j’opine sur des questions de loi, de démocratie, de politique, de contribution des jeunes femmes à l’action politique. J’ai eu dans ce sens là, à initier une campagne dénommée “politique au féminin” qui consiste à inciter les jeunes filles à se donner surtout à la chose politique déjà en ayant envie d’apprendre sur la question politique.

Il y a-t-il d’autres financements pour le fonctionnement de vos projets à part vos bourses?

On fonctionne avec nos petits moyens, chacun essaie de contribuer aux différents projets. En général c’est ça, nous n’avons pas des partenaires mais nous espérons en avoir.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez à part celle du financement?

Dans la mise en œuvre, nous sommes dans une société où on a du mal à concevoir que la femme soit mise au devant des choses. Imaginez que ce soit une équipe de femmes qui se met devant chaque fois et qui va mener des actions et qui parfois même décourage certains faits qui se disent être des traditions.

Donc cela n’est pas concevable par notre société et moi je traite cette société de société misogyne et psychologiquement malade car ce n’est pas normal de dire que la femme, sa place, elle est derrière. Dans cette société, vous imaginez la difficulté pour nous dames de pouvoir nous imposer, de pouvoir mener des actions. Certes, nous faisons de notre mieux pour y arriver, mais il y a toujours les pesanteurs sociales qui sont parfois des obstacles.

Un appel à l’endroit des jeunes, des femmes et de vos futurs partenaires ?

J’aimerais lancer un message à nos futurs partenaires, j’aimerais leur dire que l’Ong Fjad est totalement ouverte à toute collaboration et partenariat pourvu que cela entre dans l’accomplissement de nos objectifs et que cela ne soit pas contraire à nos valeurs. Nous sommes également disposées à aller au delà du territoire parakois, aller donner ce que nous avons de meilleur.

Pour ce qui est de la jeunesse, je voudrais qu’elle se mette au travail.

C’est vrai, nous connaissons nos missions, nous travaillons, mais cela ne suffit pas pour entrer en politique. La jeunesse aujourd’hui entre en politique en suivant les aînés, en suivant ce que les autres disent, mais il faudrait y entrer avec notre idéologie, que nous travaillons à nous faire une place.

Aujourd’hui on parle de chômage mais pour moi, le chômage c’est dans la tête. Les jeunes doivent pouvoir savoir qu’à la fin d’une formation nous avons plusieurs compétences, nous pouvons travailler et aider d’autres jeunes à le faire.

Mon seul message est ce que j’ai l’habitude de dire, c’est, que la jeunesse accomplisse sa mission. Et je ne pourrai pas finir sans dire un mot à la gent féminine.

J’aimerais dire à mes sœurs que le combat reste à mener, nous sommes entrain de travailler pour quelque chose mais il faudrait que chaque dame y mette de sa part, le tout ne suffit pas de crier parité, pour nous imposer, moi je pense même qu’en travaillant, en montrant ce dont vous êtes capables en tant que femme, vous n’aurez jamais besoin de dire quand il y a un homme, il doit avoir une femme. Vous serez là et ils viendront à vous parce que vous avez ce que les autres n’ont pas et comme l’a dit Simone de Beauvoir « seul, c’est par le travail que la femme a pu franchir la distance qui l’a séparait du male », et moi je pense que c’est uniquement par ce travail là que nous y arriverons.

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Daabaaru