LUTTE CONTRE LA DÉGRADATION DES SOLS AU BÉNIN : La Fa/Up et le Prosol/Giz en font une préoccupation

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La Faculté d’Agronomie (Fa) de l’Université de Parakou (Up) a célébré le samedi 4 décembre 2021, la Journée Mondiale des Sols (Jms). Les manifestations officielles se sont déroulées à l’amphithéâtre Solidarité de l’Up. « Empêchons la dégradation des sols, protégeons notre avenir », c’est le thème qui a retenu l’attention des participants. Cette initiative de la Fa de l’Up a reçu l’appui technique et financier du Projet “Protection et Réhabilitation des Sols pour améliorer la Sécurité Alimentaire” (Prosol) de la coopération allemande Giz. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du représentant du recteur de l’Up Professeur Mohamed Nasser Baco, du Doyen de la Fa Professeur Valérien Zinsou, du conseiller technique en Gestion Durable des Terres (Gdt)/Adaptation au Changement Climatique (Acc) au Prosol/Giz responsable du département du Borgou et représentant la chargée du projet Prosol Joachim Iwikotan, des étudiants de l’Up et des acteurs des questions foncières.

Certains participants

Environ 30% des sols au monde sont dégradés. Au Bénin, seul le département des Collines est moins dégradé à 62%, alors que les autres départements sont dégradés à plus de 90%. Au regard de ce tableau sombre, il faut parer au plus pressé. C’est d’ailleurs le bien-fondé de cette célébration.

Dans son intervention, le Doyen de la Faculté d’Agronomie (Fa) de l’Up Professeur Valérien Zinsou, a exprimé sa gratitude à l’endroit des responsables du projet Prosol qui ont accepté appuyer techniquement et financièrement sa faculté dans l’organisation de cette journée. À l’en croire, « Nous organisons cette journée avec notre partenaire, afin d’attirer l’attention sur l’importance du sol en bonne santé afin de pouvoir préconiser la gestion durable des ressources en sol ». Les résultats de diagnostic fait sur l’état des lieux des sols au Bénin ont révélé des niveaux de fertilité généralement faible à très faible à cause des activités de l’homme sur cette ressource naturelle. C’est pourquoi, selon le Doyen Valérien Zinsou, il est indispensable de former les agriculteurs et apprenants sur la bonne gestion des terres.

Pour le conseiller technique en Gestion Durable des Terres (Gdt)/Adaptation au Changement Climatique (Acc) au Prosol/Giz responsable du département du Borgou et représentant la chargée du projet Prosol Joachim Iwikotan, le projet Prosol a décidé d’appuyer techniquement et financièrement depuis quelques années les universités dans l’organisation de la Jms. La Gestion Durable des Terres (Gdt) doit être connue de la communauté universitaire. « Les étudiants doivent comprendre que la dégradation des sols est une réalité. Nous devons pouvoir travailler pour renverser la tendance, parce que notre vie en dépend », a-t-il invité pour finir.

En procédant au lancement officiel des activités de cette journée, le représentant du recteur de l’Up Professeur Mohamed Nasser Baco, a rappelé que la dynamique autour du sol mérite d’être célébrée. « Le sol est un substrat, est une ressource très importante pour nous agronomes, pour l’agriculture en général et donc pour l’alimentation et la sécurité alimentaire. Au nom de cette importance, nous devons nous mettre ensemble pour soutenir et pour réaliser des actions qui nous permettent de gérer durablement nos sols », a-t-il appelé. Le Professeur Mohamed Nasser Baco, a exprimé l’accompagnement de l’équipe rectorale à soutenir les initiatives allant dans le sens de la préservation des sols.

Les communications présentées par les spécialistes des questions foncières et les panels de discussions qui ont été animés ont permis aux participants de comprendre les conséquences néfastes des activités de l’homme sur les sols. Dans sa présentation sur le thème, « Dégradation physique et chimique des sols au Bénin et approches de solutions pour une gestion durable des terres », le professeur Attanda Mouinou Igué a passé au scanner l’état des lieux des sols au Bénin. Selon les résultats de recherches menées dans 17 communes du Bénin sur la fertilité des sols par l’ingénieur agronome et spécialiste des questions foncières avec l’appui financier du projet Prosol/Giz, le tableau est peu reluisant. « Ce travail de Prosol/Giz a permis de sensibiliser les décideurs politiques. Parce que l’agriculture sans sol n’est pas possible. L’économie de notre pays est basée sur l’agriculture. Et si le sol ne se comporte pas bien, si le sol est pauvre l’agriculture est mauvaise. Cette étude nous a permis de révéler la vérité de tout de ce qui se passe sur le terrain », a-t-il fait savoir. À en croire le professeur Attanda Mouinou Igué, la dégradation physique des sols est accentuée au Bénin notamment, dans le département de l’Alibori. « Nous avons montré qu’on a une dégradation physique accentuée dans notre pays, particulièrement dans le département de l’Alibori et aussi de l’Atacora. La dégradation des sols est partout, mais elle est plus accentuée dans l’Alibori que dans les autres départements. La dégradation chimique est partout, dans tous les départements. C’est le département des Collines qui est moins dégradé à 62%, alors que les autres départements sont dégradés à plus de 90% », a présenté l’ingénieur agronome. Face à cette situation inquiétante, le spécialiste des questions foncières propose des mesures biologiques pour pouvoir renverser la tendance.

Il faut souligner que la Journée Mondiale des Sols (Jms) a été retenue par l’assemblée générale des Nations Unies en 2014 et est célébrée les 5 décembre de chaque année.

Wilfried AGNINNIN

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