LUTTE CONTRE LE MARIAGE DES ENFANTS EN MILIEU ISLAMIQUE A SINENDE : L’Unicef et le ministère des affaires sociales chez le roi Yawa Kina II

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Djanabou Mahondé, représentante de l’Unicef accompagnée d’une forte délégation composée de l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas To Tjoelker-Kleve, de la représentante du ministre des affaires sociales et de la microfinance Elise Kossoko, du préfet du département du Borgou Djibril Mama Cissé, était le jeudi 18 février 2021 dans la commune de Sinendé pour une visite de travail avec sa majesté Yawa Kina 2, roi de Sinendé. Objectif, renforcer le plaidoyer du roi et des leaders religieux contre les violences faites aux enfants notamment le mariage et la mendicité. La séance s’est déroulée dans la salle de conférence de la mairie en présence des leaders religieux, du représentant du maire, du personnel du centre de promotion sociale et des populations.

Wahabou ISSIFOU

Le gouvernement béninois avec l’appui de l’Unicef a lancé en juin 2017, la Campagne Tolérance Zéro (Ctz) au mariage des enfants. Parmi les multiples actions à mener, figure la mobilisation des leaders religieux et traditionnels ainsi que des têtes couronnées. Le roi de Sinendé, sa majesté Yawa Kina II avec l’appui du Cps et de l’Unicef a initié des actions dans ce sens afin de réduire de façon sensible le mariage des enfants dans la commune de Sinendé. Ainsi, dans son compte rendu à la délégation, quatre séances de sensibilisation pour une mobilisation des têtes couronnées, des leaders, des élus locaux et responsables religieux des quatre arrondissements de Sinendé contre le mariage des enfants ont été réalisées en décembre 2019 et janvier 2020 ; dix (10) séances d’information à l’endroit des imams sur la délivrance des fiches d’enregistrement des mariages en milieu islamique suivie de la mise à disposition de 13 registres ont été également organisées. De décembre 2020 à janvier 2021, 187 mariages ont été célébrés dont 67,37% de conjoints âgés de 19 à 25 ans et 25,66% âgés de 26 à 35 ans soit 93,04% pour la tranche d’âge de 19 à 35ans. Parmi les actions menées, il faut noter également l’installation de 28 comités de veille, de dénonciation et de protection des enfants, de 7 membres chacun.
Toutes ces actions ont eu, selon le roi, des effets tels que l’accroissement des connaissances des chefs religieux et des garants de la tradition sur les conséquences du mariage des enfants sur leur santé physique et mentale ; la signature d’un engagement pour la mise en œuvre d’action en faveur de l’abandon du mariage des enfants et une réduction sensible des autres formes d’abus sur les enfants ; l’amélioration des pratiques et mécanismes actuels de célébration de mariage religieux ; début de la diminution des divorces précoces entre les couples en milieu islamique et autres. Au nombre des difficultés, sa majesté Yawa Kina II a fait cas de la non dénonciation des responsables des actes néfastes sur la vie des enfants par les victimes ou leurs parents ; de l’insuffisance de synergie d’action entre les acteurs de protection et l’insuffisance du personnel du Cps de Sinendé.
Djanabou Mahondé, représentante de l’Unicef, s’est réjouie de la concrétisation des actions allant dans le sens de la lutte contre le mariage des enfants, même s’il y a encore des défis à relever. « Je vous assure que nous allons vraiment rester dans la continuité avec tout ce que nous avons déjà mené dans les années précédentes.», a-t-elle rassuré. Elle a également insisté sur la scolarisation des filles et des dénonciations qu’il faut vraiment cultiver à travers l’intensification des sensibilisations et du dialogue parent-enfant. Djanabou Mahondé a, pour finir, exprimé sa gratitude à toutes les autorités politico-adminitratives pour leurs différentes contributions.

Pour la représentante du ministre chargé des affaires sociales et de la microfinance Élise Kossoko, cette séance est une séance de reddition de compte car cela a permis de montrer du doigt les résultats atteints par le roi et les siens. « Ces résultats sont élogieux.», a-t-elle indiqué en adressant ses remerciements à l’Unicef, à l’ambassadrice des Pays-Bas, aux autorités politico-adminitratives, aux animateurs des Ong et aux leaders religieux. Entre autres préoccupations, elle est revenue sur l’insuffisance de la culture de dénonciation. A cet effet, elle a appelé l’assistance à faire plus d’efforts dans ce sens. L’autre constat non moins important est, selon Élise Kossoko, le problème de l’éducation des filles. A cet effet, elle a sollicité les autorités politico-adminitratives à prendre à bras le corps cette préoccupation afin que l’avenir de la fille soit garantie. Pour ce qui concerne l’insuffisance de synergie d’action, la représentante du ministre a invité le directeur départemental des affaires sociales et les responsables du centre de promotion sociale à collaborer.
L’ambassadrice des Pays-Bas To Tjoelker-Kleve a, quant à elle, exprimé son admiration pour cette démarche qui a consisté à la traduction d’une idée de Campagne Tolérance Zéro en actions concrètes. Elle a ensuite souhaité que des jeunes soient déjà associés dans cette lutte pour la réussite, et que des expériences de vie commune soient également partagées avec ces derniers.
Il faut rappeler qu’une conférence de presse sera organisée ce vendredi 19 février 2021 pour faire le point de cette séance de travail.

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