Au Bénin, la consommation du tabac et ses dérivés, prend une dimension de plus en plus préoccupante. C’est pour renverser la pente que, la plateforme des Organisations de la Société Civile (Osc) engagées dans la lutte antitabac, a renforcé les capacités des autorités préfectorales et communales de l’Atacora-Donga. C’était à travers une séance qui s’est déroulée le jeudi 5 août 2021, à la salle de conférence de la préfecture de Natitingou.
Kontchoua Émile NOANTI (Stg)
Les populations des départements de l’Atacora et de la Donga en savent désormais un peu plus sur les différents dangers liés à la consommation du tabac. Elles ont été outillées par la plateforme des Osc engagées dans la lutte contre le tabagisme, à travers un atelier qui leur a permis d’en savoir davantage sur le contenu de la loi 2017-27 relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac, de ses dérivés et assimilés en République du Bénin.
Au cours de cette rencontre, plusieurs thématiques ont été abordées dont entre autres, les méfaits du tabagisme et la corrélation entre la consommation des produits du tabac et la propagation de la Covid-19, les dispositions phares et les conditions nécessaires à la mise en œuvre efficace de la loi n°2017-27 du 18 décembre 2017. Le rôle des autorités administratives dans la mise en œuvre efficace de la loi ainsi que des arrêtés préfectoraux, les tactiques utilisées par l’industrie du tabac pour miner et fragiliser les politiques de santé publique en matière de lutte contre le tabagisme.
Pour Rémi Kpognlangni, chargé de programme à l’Initiative pour l’Education et le Contrôle du Tabagisme (Iect), la consommation des produits de tabac au Bénin devient préoccupante. Beaucoup de jeunes dans les lieux de loisirs et de regroupement, s’adonnent à la consommation des produits du tabac. « Le tabac constitue la seule drogue licite qui cause beaucoup de dégâts sur la santé du consommateur », informe t-il.
Pour Léonce Sessou, Secrétaire Exécutif (Se) de l’Alliance pour le contrôle du tabac, la consommation du tabac est une vieille pratique qui se fait de plusieurs manières et la plupart des consommateurs ignorent les conséquences sur leur santé. « En Afrique quarante-sept pays travaillent avec l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) et quarante-quatre ont décidé d’adopter une convention pour la simple raison que la consommation du tabac détruit petit à petit les organes du corps humain et a des impacts sur l’environnement. Les mégots de cigarette et même la culture du tabac ont des impacts sur le sol. Celui qui fume est limité dans ses réflexions, son rendement est limité, parce que le tabac affecte le cerveau, tout le corps, des cheveux jusqu’aux ongles. Alors l’Oms a vu que c’est un problème de santé publique », a-t-il expliqué, en notifiant que la convention de l’Oms, a été ratifiée par cent quatre-vingt-treize pays, dont le Bénin. A en croire le Se, le Bénin a commencé par la mettre en œuvre, par le soin des préfets qui prennent des arrêtés, pour faire appliquer l’engagement que l’Etat béninois a pris dans le cadre de la lutte antitabac.
Abdoulaye Affo, Secrétaire Général (Sg) représentant le préfet de l’Atacora pour sa part, renseigne que la consommation du tabac est un fléau à l’origine de multiples maladies et qu’il faut agir pour son éradication « Nous devons agir pour arrêter le fléau qui ne fait que décimer notre population. Il faut être en bonne santé pour parler du développement du Bénin », a-t-il fait savoir pour finir.
