METIER DE TAXI MOTO AU BENIN, Au cœur du 1er palliatif au chômage des jeunes

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METIER DE TAXI MOTO AU BENIN,

Au cœur du 1er palliatif au chômage des jeunes

Le métier de conducteur de taxi moto communément appelé “zémidjan” est en plein essor dans la ville de Parakou tout comme dans les autres villes du Bénin. Plusieurs jeunes de profils divers en tirent leur pain quotidien en attendant de trouver mieux. Un métier qui contribue également à l’économie locale. Cependant, plusieurs risques et difficultés sont fortement liés à l’exercice de ce métier qui nécessite peu d’exigences. Conducteurs et syndicalistes soulèvent ces problèmes et appellent les autorités à assainir leur corporation.

Wilfried AGNINNIN

Autrefois considéré comme métier de la honte, les conducteurs de taxi moto courent aujourd’hui les rues. Une activité qui se porte bien et même très bien à Parakou au regard de son revenu pécuniaire qui nourrit plus d’un. Pour Idrissou Tamou l’activité du conducteur de taxi moto le permet de nourrir sa petite famille. « Le métier de Zémidjan n’est pas à négliger, aucun fonctionnaire ne peut gagner comme les Zémidjan, si on veut véritablement parler selon le contexte », a-t-il reconnu. Grâce à cette activité, Idrissou Tamou arrive à faire un chiffre d’affaire non moins important. « Moi qui suis ici, je trouve parfois 6 à 7 mille par jour. Le jour qu’il n’y a pas le marché je gagne 3000F cfa », a-t-il fait savoir.

Même témoignage mais avec quelques précisions du côté de Amadou Boukari conducteur de taxi moto rencontré à l’autogare de Tchaourou à Parakou. Selon lui, certains exercent ce métier par moment ou selon les besoins de chacun. « Cela dépend de l’organisation de tout un chacun. Il y a certains qui travaillent la nuit par exemple, c’est ceux là qui ont une activité à faire dans la journée et se disent qu’ils iront faire le travail ne serait-ce pour compléter une partie de leurs besoins », a expliqué Amadou Boukari avant d’ajouter, « moi personnellement, je ne peux pas dire que le métier de conducteur de taxi moto ne nourrit pas son homme. Si je le dis, ça serait de l’ingratitude de ma part, il y a certains Zémidjans qui gagnent plus que les fonctionnaires ».

Cependant, la plupart de ceux qui exercent ce métier sont confrontés à plusieurs problèmes.

Risques et difficultés sur le terrain

Les conducteurs de taxi moto courent d’énormes risques dans l’exercice de leur métier. La grande partie des conducteurs rencontrée ont témoigné de leur réticence vis-à-vis des clients qu’ils déplacent d’un lieu à un autre. « Aujourd’hui avant de prendre un client il faut le contrôler surtout s’il s’agit des endroits un peu reculés de la ville. On ne sait pas parfois ce que le client a dans son sac ou ce qu’il garde sur lui », a fait remarquer Idrissou Tamou. Accident de circulation, braquages et maladies sont aussi le quotidien de ces hommes en jaunes. « Ceux qui travaillent souvent la nuit sont braqués et tués. Il y a certains qui tombent malade parce qu’ils sont exposés aux intempéries à savoir la pluie, le soleil, le vent, la poussière et bien d’autres. Par contre, certains meurent par accident de circulation », énumère Amadou Boukari avec un air triste.

Une corporation désorganisée

La corporation des conducteurs de taxi moto aujourd’hui à Parakou est plus que désorganisée et étouffée de plusieurs irrégularités qui s’observent sur le terrain. Selon les responsables syndicaux des hommes en jaune rencontrés, la réforme de la mairie de Parakou qui vise à assainir ce corps de métier l’a plutôt plongé dans une désorganisation sans précédent. Et pour cause, non seulement certains conducteurs exercent sans aucun numéro identifiant, mais aussi sur le terrain, il y a une multitude de tenues qui circulent. Dans cette atmosphère, il sera difficile voire impossible selon les syndicats de mettre la main sur les intrus afin de sécuriser le métier. Pour eux, cette réalité constitue également un manque à gagner pour l’économie locale. Car, selon eux, cette activité contribue tant bien que mal à l’amélioration des recettes de la mairie.

Ces responsables, invitent l’autorité communale à repenser la réforme pour mieux assainir leur corporation.

Quotidien Daabaaru, leader de la presse écrite dans le septentrion.

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