MISE EN ŒUVRE DES CANTINES SCOLAIRES DANS LE BORGOU, : Le gouvernement et le Pam font des heureux au quotidien . Jacob Toudonou s’en réjouit

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MISE EN ŒUVRE DES CANTINES SCOLAIRES DANS LE BORGOU,

Le gouvernement et le Pam font des heureux au quotidien

. Jacob Toudonou s’en réjouit

Les écoliers d’une classe bénéficiant du programme
Dans le but de contribuer non seulement à améliorer la scolarisation, l’assiduité, le maintien, les résultats scolaires mais aussi à assurer une bonne alimentation aux enfants, le gouvernement du Bénin a signé un accord avec le Programme Alimentaire Mondial (Pam) pour la mise en œuvre des cantines scolaires sous financement du gouvernement le 20 juillet 2017. Ainsi de cet accord est né le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégrée dans les zones en insécurité alimentaire et en sous-scolarisation (Pnasi). Le Borgou fait partie des départements bénéficiaires de ce programme à fort impact sur le système éducatif malgré certaines difficultés.

Wahabou ISSIFOU

Appuyer l’enseignement primaire dans les zones d’insécurité alimentaire et en sous-scolarisation, tel est l’objectif général du Programme National d’Alimentation Scolaire Intégrée dans les zones en insécurité alimentaire et en sous-scolarisation (Pnasi). De façon spécifique, le programme vise à améliorer l’accès à l’enseignement primaire et l’augmentation du taux de rétention scolaire, surtout chez les filles ; améliorer les repas scolaires à travers l’approche intégrée ; développer l’économie à travers le renforcement du lien entre l’alimentation scolaire et la production locale ; renforcer la capacité du Gouvernement à gérer les programmes d’alimentation scolaire. Ainsi, 351 109 écoliers reçoivent quotidiennement un repas chaud et 42 807 tonnes de vivres sont distribuées.

De plus dans les documents de stratégie du Bénin, l’éducation et la nutrition des enfants constituent une priorité. Le Programme d’Action du Gouvernement (Pag) a donc mis l’éducation en ligne de prou comme un levier de développement. Ensuite, les cantines scolaires sont nées pour contribuer à l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable (Odd) 2 relatif à la Faim Zéro et le 4 relatif à l’accès de tous à l’éducation. Alors pour la réalisation de cette priorité, le Bénin s’est doté depuis 2014 d’une Politique Nationale de l’Alimentation Scolaire avec une vision qui est qu’à l’horizon 2025 tous les écoliers du Bénin aient accès à une alimentation équilibrée, saine et variée qui réduit la vulnérabilité face à la faim et améliore leur accès, leur rétention et leur performance à l’école.

Des impacts formidables dans le Borgou
Selon le directeur départemental des enseignements maternel et primaire Jimon Jacob Toudonou, 322 écoles-cantines Pnasi et 84 écoles-cantines Bj pour un total de 47.043 écoliers (24 956 garçons et 22 087 filles). De plus, pour cette rentrée 2019-2020 les 388 écoles devant recevoir des vivres sont déjà servies à 100%.

En quelques années, les impacts de la mise en œuvre des cantines sont déjà perceptibles selon l’inspecteur de l’enseignement primaire. En termes de résultats aux examens du Certificat d’Etude Primaire (Cep), le Borgou a respectivement enregistrés 42,43% en 2016, 65,17% en 2017, 64,04% en 2018 et 85,89% en 2019. Le niveau des écoles à cantines de zones déshéritées s’est beaucoup amélioré. Comme exemples l’Epp Donkparawi (Nikki) a eu un taux de 100% au Cep 2018 ; l’Epp Sakabansi /A 74,07% en 2017, 87,5% en 2018 et 93,66% en 2019.

Quand à l’amélioration de l’accès à l’enseignement primaire et l’augmentation du taux de rétention scolaire, surtout chez les filles, l’Epp Donkparawi a enregistré 138 écoliers en 2017; 140 écoliers en 2018 et 159 écoliers à cette rentrée ; l’Epp Bonrou-Gando (Pèrèrè) 147 écoliers en 2018 et 256 écoliers en 2019 ; l’Epp Sassakou (Pèrèrè) 50 élèves en 2018 et 180 élèves en 2019 (cantine Crs) ; à l’Epp Pèrèrè Gourou, quand les enfants mangent, ils ne rentrent plus à la maison et ils travaillent. La rétention est améliorée.

Les cantines scolaires ont réduit le taux d’abandon dans les écoles où elles ont été exécutées. A l’Epp Pèrèrè Gourou le taux d’abandon en 2017-2018 était de 28 sur 313 soit 8,94% ; en 2018-2019, 12 ont abandonné sur 318 soit 03,77% ; à l’Epp Monsi (Sinendé) le taux d’abandon était en 2017-2018 de 53,85% et en 2018-2019 il est revenu à 9,52% ; à l’Epp Gbari-Gosso (Nikki) il était de 38,37% en 2017-2018: 38,37%, mais 11,90% en 2018-2019 ; l’Epp Bokobouerou (Bembèrèkè) le taux est passé de 21,43% en 2017-2018 à 08,22% en 2018-2019.

Au-delà des écoles

Les cantines scolaires ont amélioré le développement local du pays en général en créant un lien entre l’alimentation scolaire et la production locale. Les cantines Crs Besen Diannou achètent les productions locales auprès des groupements pour nourrir les écoles telles que coopératives Amboussika-Kpin de Pèrèrè, coopérative Angaradébou de Totorou dans Nikki. En dehors du pois jaune et du riz, le Pam achète les productions locales (haricot, un peu de riz) ou à défaut auprès des pays voisins, le développement des jardins scolaires pour encourager la production locale et contribuer aux condiments permettant d’agrémenter la sauce.

Des difficultés à surmonter

Cette noble initiative rencontre d’énormes difficultés selon Jacob Toudonou directeur départemental des enseignements maternel et primaire telles que le cambriolage des écoles notamment des cantines par la population malgré l’existence de gardiens par endroits, les cas des écoles Kpatekou Daba (Pèrèrè), l’Epp Mondouro, Monnon, Kpekpikinnou (Parakou), l’Epp Binassi/A et B (N’dali). Dans ce dernier complexe, le président Ape réceptionne les vivres dans un local de sa maison. Mais déjà, il a demandé de venir vider sa maison car il veut utiliser son local à d’autres fins. Comme difficultés, il y a le faible accompagnement des cantines scolaires à certains endroits, la fin prochaine du projet Crs-Besen Diannou, l’insuffisance de mobilisation sociale (certaines communautés n’accompagnent pas et n’aiment pas souscrire ou prendre des initiatives pour compléter l’effort du gouvernement) et le vol des produits du jardin et du champ à certains endroits par les populations.

Que faire donc ?

Jimon Jacob Toudonou exhorte le préfet du Borgou à instruire les maires afin d’inscrire dans leurs budgets des investissements au profit de la cantine scolaire ; s’assurer avant approbation des budgets des communes que les lignes budgétaires sont dédiées au fonctionnement de la cantine scolaire ; veiller au suivi de la cantine dans les rapports d’activités des mairies.

Aux élus locaux, l’autorité départementale leur demande de participer à la réalisation des infrastructures de la cantine scolaire (magasin, cuisine, réfectoire …) ; d’appuyer la mobilisation communautaire autour de la cantine scolaire ; de mobiliser les partenaires financiers au profit des cantines scolaires de leurs communes ; de négocier auprès des partenaires des communes Crs pour la prise en charge des écoles à cantines Crs ; de contribuer au renforcement financier des caisses des cantines scolaires et d’appuyer les médecins chefs pour une visite médicale systématique des cuisinières par moments. Ils doivent suivre le fonctionnement des cantines de sa commune ; mobiliser et organiser les producteurs de leurs communes ; œuvrer pour généraliser dans leurs communes les bonnes pratiques de certaines écoles en matière de mobilisation sociale ; veiller à une prise en compte systématique des magasins et cuisines dans la construction des modules de classe ; réserver une ligne dans le budget communal qui sera affectée pour un meilleur fonctionnement des cantines scolaires ; explorer des mécanismes innovants et durables de mobilisation des souscriptions financières des communautés à la base (parents) et amener les populations à participer activement au bon fonctionnement de la cantine.

L’autorité les invite enfin à proposer des locaux d’entreposage suffisamment sécurisés pas trop loin des écoles sans magasin ; à utiliser les radios communautaires/crieurs publics pour des campagnes d’Information, Education et Communication ; à favoriser la mise en valeur d’un champ, d’un jardin, d’une pisciculture ou d’une unité d’élevage au profit de l’école ; à rendre disponible les points d’eau dans toutes les écoles de sa commune et à améliorer si possible le panier alimentaire.

A travers ces quelques impacts positifs enregistrés, il est clair que l’initiative des cantines scolaires est la bienvenue. L’idéal maintenant serait que le suivi soit vraiment minutieux afin que les vivres soient effectivement destinés aux apprenants pour des résultats plus probants.

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