Rainatou Assa, Sergent-Chef des Forces Armées Béninoises (Fab), s’est prononcée sur la mise en œuvre du projet ‘’Su Non Nera’’ financé par le gouvernement américain. C’est au détour d’une interview accordée au quotidien Daabaaru. Elle a ainsi dressé le bilan de la mise en œuvre du projet, les chiffres en termes de cibles impactées par le projet tout en remerciant l’ambassade des États-Unis. Lisez plutôt.
Aboubakar FAÏSSAL
Daabaaru : Présentez-vous s’il vous plaît.
Je m’appelle Rainatou Assa, Sergent-Chef des Forces Armées Béninoises (Fab)
Présentez-nous le projet ‘’Su Non Nera’’ s’il vous plaît.
Ces dernières années, le Nord du Bénin a essuyé d’importantes attaques terroristes faisant plusieurs victimes surtout dans les zones rurales. Contenir et prendre le dessus sur ces attaques, dépend fortement de la qualité de l’information et de la qualité des relations entre les civils et les agents de sécurité d’une part, et entre les groupes ethniques d’autre part. Notre projet a consisté à la formation de journalistes (en langue locale) en fact-checking puis celle des délégués sur les bons réflexes de sécurité en cas de suspicions et d’attaques dans les communes les plus touchées : Nikki, Kandi, Matéri et Bassila. Ce projet s’est également penché sur les conflits éleveurs-agriculteurs, religieux, ethniques à travers une formation à la sensibilisation non violente. Ces formations aux élus locaux visent à faire comprendre aux populations que la sécurité ne concerne pas que les forces de sécurité mais que chacun à son rôle à jouer.
Quel bilan faites-vous de la mise en œuvre dudit projet ?
Le bilan est positif. Nous avons atteint nos objectifs, nous travaillerons au follow up afin que les bénéficiaires transmettent le message encore et encore aux populations pour travailler pour la paix au Bénin.
Quels sont les chiffres en termes de cibles impactées par le projet ?
16 journalistes outillés pour une information vraie, 54 délégués formés à la bonne conduite face à la menace terroriste, 54 chefs de communauté à la communication non violente, soit 124 personnes directement impactées, 38 arrondissements attaqués du nord Bénin entièrement impactés soit 574 441 habitants impactés, 4 cellules de fact checking mis en place pour faire la veille afin d’avoir une bonne information. Au cours de ce projet, nous avons remarqué que les délégués étaient particulièrement reconnaissants de cette initiative, qu’ils trouvaient encourageante. Ils ont senti leurs efforts valorisés et sont désormais plus forts.
Qu’est-ce qui vous a marqué tout au long de la mise en œuvre du projet ?
Je dirai que le plus marquant pour moi est de constater que tous les acteurs travaillent mais séparément, que les efforts étaient dispersés et parfois répétés. Le besoin de discuter ensemble était là mais sans ce projet personne n’osait l’initier au sein d’un même arrondissement.
Quelles ont été les difficultés ?
La plus grande difficulté c’était de venir à un consensus avec des personnes qui se tolèrent à peine.
Votre mot à l’endroit de l’ambassade des États-Unis et des autres acteurs qui sont intervenus dans la mise en œuvre du projet ?
Nous remercions l’ambassade des Usa pour son accompagnement dans ce processus de reconstruction de la cohésion sociale et de paix dans le Nord du Bénin.
Votre mot de la fin !
La question de la sécurité nous concerne tous, prenons conscience du rôle qui est le nôtre et agissons.
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