MOBILISATION DES RESSOURCES PROPRES DANS LES MAIRIES
Une nette amélioration pour Parakou
.« Ne pas payer les taxes limite les actions de l’autorité locale dans sa vision de développement », dixit Abdel Nasser Chabi Iranin, Daf
Le développement d’une commune dépend de sa capacité à mobiliser les ressources propres pour l’accroissement de son tissu économique. Ainsi depuis l’installation du maire Charles Toko à la tête de la municipalité de Parakou, plusieurs reformes phares ont été engagées par l’équipe municipale dans ce secteur dès les premiers mois. Certaines de ces reformes au début mal vues et même qualifiées d’exagérées par les habitants de cette commune ont permis de changer considérablement l’image de la cité des Koburu et de le hisser dans le rang des villes modernes de l’Afrique de l’Ouest. Pour le Directeur des Affaires Financières (Daf) de la mairie de Parakou, Abdel Nasser Chabi Iranin, Directeur des Affaires Financières, les finances de la municipalité de Parakou se portent de mieux en mieux depuis l’avènement du maire Charles Toko.
Daabaaru : Monsieur le Daf, Dites-nous, quelles sont les actions phares initiées par le maire Charles Toko dans le secteur des finances surtout dans le domaine de la mobilisation de ressources en 3 ans de gestion?
Daf : Depuis l’arrivée du maire Charles Toko, il y a plusieurs reformes qui ont été menées. Et comme première reforme, nous avons la délocalisation de l’ancienne autogare de Tchaourou qui était en face de la mairie vers le parc Cncb d’Albarika. Ce qui a permis à la mairie de percevoir les droits taxis dans le rang des conducteurs de taxis urbains et au sein des compagnies de transport notamment les bus. Aussi, on a la délocalisation du marché de friperie qui a été rallié au marché rose croix ce qui a permis de centraliser les recettes au niveau de ce marché. La troisième reforme est celle concernant les taxis-moto communément appelés Zémidjan même si il y a eu quelques difficultés liées à la qualité du tissu, et à la disponibilité de ce tissu. Il faut dire que l’erreur ne vient pas de l’autorité puisque c’est les chiffres que nous ont communiqués les divers secrétaires généraux des syndicats des Zémidjan de la ville de Parakou qui ont été exploités pour faire la commande. Mais grande a été notre surprise de constater une augmentation terrible du nombre lors du recensement de ces Zémidjan parce que certains ne se sont pas fait enregistrer quand la liste a été lancée. Ce qui a faussé un peu la commande des tissus. Mais des dispositions sont prises pour corriger les quelques ratés observées.Les reformes ont été opérées également au niveau des boulangeries en ce qui concerne le poids du pain et la qualité des produits utilisés. En collaboration avec la Ccib, il y a un travail qui est en train d’être fait et bientôt nous aurons le point global des boulangeries et des boulangers afin de suivre de près ces structures. On note aussi la réforme des vendeurs de viande grillée appelée «tchintchinga».
Aujourd’hui si vous venez dans la ville de Parakou vous constaterez que ces derniers ont été enrôlés et sont identifiés par leur tablier de couleur verte. Donc si quelqu’un veut opérer dans ce domaine, il doit d’abord se faire enrôler au niveau de la mairie ce qui lui permet d’avoir une carte et un tablier afin d’exercer aisément la profession. Les reformes se poursuivent toujours et nous avions eu à faire des audits liés au foncier. Il faut noter aussi la reforme au sein de l’administration publique en elle même. Il s’agit de la modification des horaires de travail. Les services rendus à la population commencent sous le conseil municipal actuel à 7h et se terminent à 20h sans interruption avec des équipes de relais pour combler un temps soit peu les attentes des populations. Au niveau de la mairie centrale tous les cadres doivent être au boulot à 7h pour ne quitter que vers 22h s’il n’y a pas d’urgence.
Quel a été alors l’impact de ces reformes sur la mobilisation des ressources propres de la commune?
S’il faut faire un retour sur 2018, je dirai tout d’abord que nous avons tenu compte de notre réelle capacité de mobilisation pour notre budget avec les exigences de la Conafil qui nous contraint à suivre la note de cadrage. On ne peut plus faire des budgets fantaisistes même si on s’y connait dans le domaine puisqu’on a des normes à suivre maintenant. En tenant compte de ces normes, on considère la capacité
de mobilisation des ressources de la commune sur 3ans et on fait la moyenne pour préparer le budget de l’année à venir. Ce qui fait qu’aujourd’hui nos budget sont plus réalistes.
Qu’en est il du payement des impôts et autres taxes par les populations ?
Les populations s’adonnent à cet exercice parce qu’en 2017, le maire a donné l’exemple lui même et a ainsi contraint tous ses collaborateurs et certains cadres de la mairie à se porter au niveau du service des impôts pour remplir leur devoir citoyen en payant chacun ses impôts. Ceci a fait qu’aujourd’hui il est heureux de dire que le ministère des finances a décidé grâce à la mobilisation de nos ressources de créer un second centre du service des impôts au niveau de Tourou. Donc bientôt nous aurons deux centres du service des impôts dans la ville de Parakou. Ce qui veut dire que notre capacité de mobilisation des ressources a atteint un niveau appréciable selon l’État central. Et dans le même ordre d’idée, nous avons l’installation du logiciel Sig (Système d’Information Géographique) pour centraliser tout ce qui concerne les parcelles, leur localisation et identification des propriétaires de parcelles dans la ville. Cette base de données obligera les propriétaires terriens à venir de plein gré payer les impôts. Le maire Charles Toko est en train de faire un travail de développement qui va se pérenniser jusqu’après son départ. Ce sont ces actions là qui parleront de lui demain.
Quelles sont vos attentes pour améliorer davantage le secteur des finances dont vous avez la charge?
Ce que nous allons souhaiter c’est l’accompagnement des populations qui pensent souvent que la municipalité exagère dans ses actions. Je leur dirai que c’est en payant les taxes qu’ils accompagnent la mairie dans la mobilisation des ressources qui permettent la réalisation des infrastructures. Ne pas payer les taxes limite les actions de l’autorité locale dans sa vision de développement.
Votre mot de fin?
Comme mot de fin, je dirai d’abord que la gestion d’une ville n’est pas l’affaire d’une seule personne. C’est pour cela que je nous demande tous aussi bien administrés que populations d’accompagner le maire Charles Toko dans sa vision. A ceux qui ont déjà compris, je leur demande de sensibiliser leur entourage sur l’importance de payer les impôts et les taxes dans les marchés car c’est cela qui permet à la mairie de construire les infrastructures, l’aménagement des routes, les écoles, les centres de santé, les forages communautaires, etc.
Propos recueillis par Barnabas OROU KOUMAN