NETTE REGRESSION DE LA LIBERTE DE LA PRESSE AU BENIN : Le code du numérique comme un clou dans le dos des professionnels des médias

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Le Bénin à l’instar des autres pays du monde, a célébré le mardi 3 mai 2022 la journée internationale de la liberté de la presse. Instaurée par l’Assemblée Générale (Ag) des Nations Unies, la journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. L’édition de cette année est placée sous le thème, « le journalisme sous l’emprise du numérique ».

Selon le classement mondial de Reporter Sans Frontières (Rsf) rendu public le mardi 3 mai dernier, la liberté de la presse est en régression au Bénin. Parmi les 180 pays évalués en 2022 par cette institution internationale, le Bénin occupe la 121ème place. Il a ainsi perdu 7 places comparativement à sa position des années antérieures où il était 114ème en 2021 et 113ème en 2020. Un classement qui positionne le Bénin derrière les pays de la sous-région notamment le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Ghana.

Pourquoi le Bénin est-il si mal classé ?

Il relève d’un truisme que depuis l’avènement du gouvernement de la rupture, plusieurs réformes ont été entreprises dans presque tous les secteurs d’activités. Le secteur de la presse n’a donc pas échappé à cette vague de réformes initiée par le gouvernement du président Patrice Talon. Ainsi, les députés ont adopté en 2018 le code du numérique qui régit désormais l’utilisation des réseaux sociaux au Bénin. Un dispositif juridique qui est malheureusement applicable aux professionnels des médias. Cette loi semble restreindre la liberté de la presse béninoise. La preuve, plusieurs journalistes ont été arrêtés, voire emprisonnés à cause de cette nouvelle loi qu’ils ont fortement critiquée. Alors, il va falloir que les parlementaires revoient certaines dispositions de cette loi au profit des professionnels des médias afin de leur permettre d’exercer librement leur métier.

Au demeurant, le gouvernement devrait également améliorer les conditions de vie des professionnels des médias à travers les subventions aux médias et les formations continues. Cela va sans doute permettre à la presse de jouer convenablement le rôle qui est le sien.

Daniel KOUAGOU

 

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