NON PRISE EN COMPTE DE L’EQUILIBRE RÉGIONAL DANS LE CHOIX DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE
Les soutiens de Talon dans le septentrion fragilisés
.Boni Yayi gagne un gros point
Patrice Talon a encore déjoué tous les pronostics dans le choix du président de la 8è législature du parlement béninois. Louis Vlavonou, tel a été le choix des députés qui, sans doute avec la bénédiction du Chef de l’État, ont balayé du revers de la main l’option de l’équilibre régional. Ce choix est un argument de plus à l’opposition pour combattre les soutiens de la rupture dans le septentrion qui ressortent de ce combat fragiliser. C’est Boni Yayi qui s’en sort mieux armer pour la lutte des municipales, communales et locales de 2020.
En effet, l’équilibre régional dans un contexte où le pouvoir exécutif est non seulement dans la partie méridionale, mais aussi et surtout, le plus grand parti de l’opposition ayant ses racines dans le septentrion, n’a pas pris part aux élections législatives, était plus qu’une nécessité. C’était un moyen pour contenter les populations de cette partie du pays qui se sentent écartées, dominées ou même taquinées. L’équilibre régional, s’il était accepté serait un “mange et tais-toi” pour les populations du septentrion qui pourraient voir leur rage calmée.
Mais ainsi fait, les frustrations vont être accumulées, les regrets s’accroîtront et la popularité d’Agbonnon prendra un autre coup. C’est également un coup très dur sur les différents soutiens de Talon qui contre vents et marrées et par fidélité et peut-être par conviction ont décidé de défendre le drapeau de la rupture. Gbian, Abt, Gbadamassi, Séidou, Adambi, Toko, Sacca, Kassa, Kérékou, Salifou, Gounou et autres verront leur électorat voler en éclat.
Mais, l’opposition qui a tout fait pour peindre en noire toutes les actions du pouvoir et Talon, démontrant la mort de la démocratie avec sa non participation aux élections législatives aura eu d’arguments pour récupérer les déçus du pouvoir dans le septentrion. C’est dire que Boni Yayi sortira renforcer de cette bataille surtout dans sa base électorale.
De toutes les façons, c’est une nouvelle page de l’histoire de la démocratie béninoise qui s’est écrite. Patrice Talon y aura inscrit en lettre d’or son nom. L’on retiendra qu’en son temps, le partage n’a pas une fois encore été équitable.
Barnabas OROU KOUMAN
