NOUVEAUX HORAIRES DES PHARMACIES A PARAKOU : Une réforme mal pensée qui met en péril la vie des populations

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Après avoir souhaité et obtenu l’interdiction de la vente des médicaments de la rue, qui est un noble combat d’ailleurs, les pharmaciens du Bénin se sentant désormais en terrain conquis et monopolisé, s’amusent avec la vie des populations au nom d’une réforme bancale et incongrue. Sommes-nous obligés de tout réformer dans ce pays pour montrer qu’on est en phase avec le gouvernement ?

En effet, le collectif des pharmaciens du septentrion a décidé depuis le lundi 31 août 2020 de n’ouvrir que les pharmacies de garde les dimanches. Voici mon analyse qui démontre l’incongruité d’une décision qui exprime l’insouciance de ces pharmaciens vis-à-vis des populations. Cette analyse se base sur la ville de Parakou.
Normalement, dans une ville, 2.501 personnes ont droit à une pharmacie, « l’autorisation d’implanter une pharmacie dans une commune dépend du nombre d’habitants. Il est possible d’ouvrir ou de transférer une pharmacie uniquement dans les communes comptant plus de 2.500 habitants », a écrit Pierre Facon, Conseiller et expert en création d’entreprise.

Partant sur cette base, la ville de Parakou qui compte environ 300.000 habitants, a droit à 120 pharmacies. Cette ville ne compte que 16 à la date d’aujourd’hui. Ceci signifie que 260.000 personnes à Parakou sont privées de ce droit pourtant primordiale. Ceci signifie également qu’environ 260.000 personnes parcourent des distances anormales pour s’acheter des produits pharmaceutiques. C’était justement parmi celles-là que d’autres se rendaient chez la bonne dame d’à-côté pour s’acheter des médicaments car n’ayant pas de frais de transport.
Nous en sommes là quand au mépris de toutes ces réalités les pharmaciens du septentrion décident d’ouvrir les dimanche qu’à peine cinq pharmacies de garde pour servir 300.000 habitants à Parakou. C’est aberrant, insensé et à la limite méchant de mépriser la vie des gens à ce point.

J’invite les têtes qui ont pensé à cette réforme à revoir leur réflexion et penser aux populations dont la vie est en jeu. Que ces têtes se préoccupent d’abord de comment combler le vide qu’a créé l’interdiction de la vente des médicaments de la rue dans les localités reculées où il n’y a ni dispensaire, ni centre de santé encore moins de pharmacie. Qu’elles pensent au paysan de Tourou dans le premier arrondissement de Parakou qui doit quitter son quartier pour se rendre au quartier Gah pour pouvoir acheter un produit qui ne va peut-être pas lui coûter 1000f. Qu’elles pensent à respecter leur serment celui de servir les populations.
J’en ai fini

 

Barnabas OROU KOUMAN (BOK)

 

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