Depuis l’exigence de l’acte de paternité lors de la déclaration de naissance, les citoyens se trouvent confrontés à une nouvelle procédure d’obtention d’acte de naissance. La promulgation de la loi n°2015-08 du 08 décembre 2015 portant code de l’enfant en république du Bénin qui devrait alléger les peines des populations à tous les niveaux semble ne pas combler les attentes à cause de la lenteur administrative dans l’obtention de cette pièce maîtresse. C’est le cas dans la ville de Parakou.
Athalie GBAGUIDI (Stg)
« Je n’ai pas encore reçu l’acte de naissance de mon enfant, bientôt un an qu’il est né. Et mine de rien cette lenteur m’a fait dépensé plus que prévu », déplore Pascal B. un citoyen à la quête de l’acte de naissance de son enfant. Tout comme lui, ils sont nombreux ces parents dont les enfants sont nés depuis des mois sans être en possession de leurs actes de naissance.
Bien qu’ils aient respecté la procédure normale, ces parents éprouvent des difficultés pour obtenir cette pièce maîtresse. « Envoyer la fiche de déclaration de naissance de l’hôpital à l’Etat civil de la mairie qui la fera parvenir à son tour à l’Anip dans l’intervalle de 30 jours. Cette agence l’enregistre puis après les parents peuvent faire la demande en ligne », a expliqué un agent de l’Agence Nationale de l’Identification Personnelle (Anip) à Parakou. A en croire son explication, les actes de naissance sont disponibles juste quelques jours après l’enregistrement.
Cependant, le constat n’est pas le même, non seulement les parents perdent du temps mais aussi de l’argent. « Un mois, deux, trois mois plus tard je suis reparti pour savoir ce qui justifie ce retard. Il m’a été servi comme réponse de patienter et qu’ils vont m’appeler (…). J’ai dépensé 2 930f en plus des autres frais pour avoir que la version numérique », Pascal B est dépassé par les tracasseries. Ainsi, il y a des parents qui ne cessent d’abord de faire des allers-retours entre leurs maisons et l’arrondissement, ensuite de payer à chaque fois le prix de garde vélo, pendant des mois sans avoir retiré l’acte de naissance de leurs enfants. Et pour finir, ils se sentent obliger de payer une nouvelle fois les frais de demande de l’acte en ligne. Mais, d’autres sont toujours sans nouvelle. C’est le cas de dame Félicité D. « Mes va-et-vient depuis 5 mois n’aboutissent à rien sinon qu’à “un patientez svp” ou “revenez après” », s’est-elle plainte.
Il faut aussi noter que cette pièce est d’une grande utilité pour les parents puisqu’ils l’utilisent à des fins diverses. Par exemple, pour avoir un livret familial à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Pour Pascal B, « j’avais déposé un dossier à la Cnss pour l’obtention du livret familial, malheureusement mon dossier a été rejeté en janvier faute d’acte de naissance de l’enfant ››. De son côté, Djamiou O. invite les autorités au respect du délai prescrit par la loi. « Les services d’Etat doivent tout au moins respecter le délai déjà très long (2mois après déclaration de naissance) », a-t-il fait savoir. « J’invite les services à plus de sérieux dans le traitement des dossiers des usagers ››, a appelé Félicité D, un parent.
En attendant, les parents continuent de faire la navette entre leurs maisons et les services de l’Anip juste pour entrer en possession de l’acte de naissance de leurs enfants.