PARIS SPORTIFS : Quel impact sur le rendement scolaire des apprenants ?

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C’est devenu aujourd’hui la nouvelle activité en pleine extension pour se faire facilement de l’argent. Les paris sportifs occupent de nos jours, une place privilégiée dans le quotidien de la jeunesse béninoise au point où, même les apprenants n’hésitent pas à se laisser aller à cette nouvelle tendance. Il suffit d’avoir un téléphone portable Android et installer l’une des applications de paris pour devenir un amateur de ces jeux où, la chance se joue à 200%. Car avec une mise de seulement 500 Fcfa, l’on peut se retrouver avec 20 000 Fcfa banalement comme on peut également perdre 10 000 Fcfa sur une mise. Mais ce risque n’émousse pas l’ardeur des fidèles parieurs comme Richard P. élève dans une école privée à Parakou, qui est prêt à investir son petit déjeuner ou même contracter des prêts dans l’espoir d’avoir un retour sur investissement. « Quel jeune ne joue pas aujourd’hui aux paris sportifs ? Je peux miser jusqu’à 10 000 pour des matchs de football. Quand je prends mon argent du mois, je le divise en deux et une partie est utilisée pour les paris c’est comme ça. Il m’arrive de gagner comme je peux aussi perdre jusqu’à 10 000 en une semaine. Ça dépend de la mise », a-t-il confié. Isaac un autre apprenant au Ceg Guèma de son côté, ne garde que de mauvais souvenirs de ces paris, car n’ayant jamais encore eu la chance de gagner. « Je suis un parieur fidèle, même si je n’ai jamais encore gagné. Mais je garde l’espoir que ça viendra bientôt puisque j’ai des amis qui gagnent »

Cependant, même si l’objectif des jeux de hasard en général et des paris sportifs en particulier, c’est de se faire de l’argent, la dépendance à cette pratique n’est pas sans conséquence. Chez les apprenants, le premier impact négatif qui se dégage est la baisse des rendements scolaires, selon le psychosociologue Symphorien Bah Dénagnon interrogé par les confrères de la radio Fraternité Fm. À l’en croire, « pour la cible que constituent les apprenants, c’est très dangereux qu’ils s’adonnent à de pareils jeux à leur âge. C’est des jeux qui nous donnent des addictions. Quand on commence, il est difficile de s’arrêter et ça demande des moyens. Même si parfois c’est de petits sous qui sont utilisés, n’oublions pas que ces sous en grandissant amènent certains à gagner et ils vont se prendre la tête. S’ils ne gagnent pas, c’est encore des dégâts. Parier sur les jeux, ça leur prend du temps et les empêche de se concentrer sur les études. Vous vous imaginez les conditions psychologiques dans lesquelles vous allez suivre les cours si vous perdez de l’argent en tant qu’élève ».

Face à l’ampleur inquiétante que prend le phénomène dans le rang de la jeunesse, le psychosociologue invite les parents à prendre leurs responsabilités. « Les parents doivent essayer d’interdire ces jeux aux apprenants. D’ailleurs dans les conditions de participation à ces jeux, les mineurs sont exclus et quand nous parlons des apprenants des collèges, ils sont pour la plupart des mineurs. Moi je déconseille fortement ces jeux dont certains sont accros. Quand on est accro, regardez un peu ceux qui sont accros à la cigarette, à l’alcool difficile de s’en débarrasser. Mais tout est possible avec la volonté, il suffit que l’apprenant se rende compte que son avenir est en jeu, que sa réussite est à danger, il peut se reprendre en abandonnant ces paris, en supprimant toutes les applications de paris qui sont sur son téléphone », a conseillé le psychosociologue.

Samira ZAKARI

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