PORT DE CHAÎNES À LA CHEVILLE PAR DES FEMMES : Accessoire de mode ou message codé ?

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Autrefois constaté chez des femmes de l’Égypte ancienne ou encore d’Inde, le port de perles ou de chaînes à la cheville est une pratique de plus en plus en vogue au sein de la jeunesse féminine africaine. Si pour certains, il s’agit d’un accessoire de mode, d’autres par contre y voient un code utilisé pour attirer des hommes. De l’un ou l’autre, le phénomène gagne du terrain et est diversement apprécié dans la société.

Samira ZAKARI

 

Anifath D. étudiante à l’Université de Parakou (Up) ne sort jamais sans ses perles au pied. C’est un accessoire qu’elle porte généralement à la cheville droite dit-elle pour ressortir son côté ‘’fashionista’’. Cela fait 3 ans que Mireille Adjovi a décidé d’adopter le port de perle au pied juste pour se faire plaisir. « J’ai toujours aimé quand les femmes portent des perles au pied, c’est joli. Moi je le porte beaucoup plus quand je suis de bonne humeur ».

Regard de la société sur une pratique qui évolue avec le temps

En décidant de porter les perles à la cheville, Anifath n’a pas reçu le soutien de ses proches qui l’ont plutôt jugé sur la base des idées pré-reçues sur les filles portant les perles. En effet, dans l’histoire de l’Égypte ancienne, les perles au pied avaient une signification peu honorable. Les femmes qui en portaient étaient qualifiées de femmes aux cuisses légères. Le nombre de chaînes ou de bracelets, traduisait le nombre d’amants.

Une idée que soutien Marcelin Kouakou, un jeune entrepreneur à Parakou. « Je n’aime pas les filles qui portent ça. On sait tous que celles qui en portent sont de mœurs légères. On les voit ici même à Parakou, c’est un code pour attirer les hommes vers elles », a-t-il fait savoir. Son avis est partagé par Grâce Yarou qui parle en ces termes, « Quand une fille porte ça, on sait déjà ce qu’elle est. C’est souvent les travailleuses de sexe qui le font pour biper les hommes ».
Mais de son côté Inès Dossou qui a des amies qui portent des perles au pied pense qu’il s’agit d’un accessoire de mode. « Toutes les filles qui le portent ne sont pas forcément des prostituées. J’ai des amies qui en portent mais si je n’en ai pas, c’est parce que j’ai choisi. C’est une question de choix selon moi », confie-t-elle.

Pour le sociologue Sotima Tchantipo, l’occidentalisation et l’effet des mass-médias ont favorisé le développement de cette pratique qui était beaucoup plus observée à l’extérieur. « Les jeunes ont tendance à copier tout ce qui vient de l’extérieur », a-t-il fait constater.
Il faut noter cependant que dans certaines sociétés africaines, des femmes portent les chaînes à la cheville pour respecter la tradition propre à leur culture.

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