Au Bénin, les friperies occupent une place importante dans le mode vestimentaire des populations. Elles sont portées aussi bien par les jeunes que les adultes, à cause de la qualité des vêtements et du prix souvent à la portée de toutes les bourses. Mais malheureusement, le lavage de ces tenues avant leur port, est un détail auquel ne s’intéressent pas toujours la population. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisme qui est ainsi exposé à des maladies.
Floriane AYEDAMOU (Stg Cfoman-Daabaaru)
Boubé est un vendeur de friperies au marché Zongo de Parakou, l’un des plus grands marchés de friperies de la ville. Il reçoit par jour, une trentaine de clients qui viennent de tous les quartiers de la cité des Koburu et même des communes environnantes. Ces vêtements qui proviennent souvent de l’occident notamment des continents européen, américain et même asiatique, font partie des pièces les plus prisées par les africains en général et les béninois en particulier. D’une personne à une autre, les raisons de ce choix varient. « Moi j’aime m’habiller plus en friperie, parce que dans les friperies on a plus de tenues stylées et classes comme j’aime », a expliqué Sadika Ibrahim, élève dans une école privée de Parakou. Par contre de son côté, Joyce Biaou indique qu’elle préfère s’habiller en friperie, parce qu’elle est moins chère que les tenues vendues dans les boutiques. Les prix de ces friperies varient en fonction de la qualité, selon Boubé le vendeur. « On a des friperies de premier choix dont le prix est différent de ceux du deuxième choix qui coûtent plus moins cher », a t-il expliqué.
Cependant, peu sont ceux qui prennent le soin de laver les friperies avant de les porter. Ils s’exposent ainsi, à d’énormes risques sanitaires à cause des produits nuisibles avec lesquels sont conservées ces friperies, a laissé entendre le médecin de santé publique, Fidèle Zinsou. Pour lui, « ceux qui portent ces vêtements, courent des risques de dermatoses, surtout les infections de la peau parce qu’on ne connait pas l’état de propreté de ces habits qui sont passés de main en main, de conteneurs en conteneurs. Ces infections peuvent être d’origine nécrotique. La personne commence à faire des prurits, c’est-à-dire commence à se gratter le corps. Ça peut être également des infections bactériennes ou des allergies ». Plus loin, le médecin indique que ces infections, si elles ne sont pas vite prises en charge, peuvent déboucher sur des cancers.
Vu les conséquences qui peuvent s’avérer très compliquées, le lavage des friperies doit être un réflexe pour toutes les personnes avant le port de ces tenues.
