Pour incitation à la rébellion après la diffusion d’une vidéo sur le réseau social WhatsApp, un colonel de l’armée à la retraite a été jugé à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). Il aurait de même relayé dans des groupes WhatsApp, des écrits liés au terrorisme faisant allusion à une prétendue affaire entre le Président Patrice Talon et l’ancien Chef d’État nigérien Mohamed Bazoum. Le prévenu a comparu devant les juges de la Criet à l’audience correctionnelle le jeudi 16 janvier 2025, dans le dossier «incitation à la rébellion et harcèlement par le biais d’une communication électronique». Le ministère public a, dans ses réquisitions, reproché à l’accusé d’avoir choisi le mauvais canal pour diffuser son message. Il a ainsi été requis à son encontre, une condamnation de trois mois avec sursis et une amende de 500 000 Fcfa.
Selon Banouto, à la barre, le colonel n’a pas reconnu les chefs d’accusation mis à sa charge et a plaidé non coupable. Il a toutefois reconnu avoir partagé les écrits dans des groupes WhatsApp dont des hauts gradés, des ministres et autres cadres de la République étaient membres. Il aurait expliqué que son intention était d’alerter ses collègues d’armes sur ce qui se passe quant à la lutte contre le terrorisme. A en croire la même source, les écrits relayés par l’accusé étaient selon lui, des extraits d’une publication d’un média international faisant état d’un rapprochement entre les deux Chefs d’État. Pour ce qui est de la vidéo, il a affirmé qu’il l’aurait reçu d’un de ses collègues intendant dans une ambassade en Europe. Il a continué son explication en précisant que ce dernier voulait s’assurer de la véracité du contenu accusateur de la vidéo. Il aurait souligné à son collègue qu’il s’agissait d’une vieille vidéo. Ce dernier n’étant pas convaincu de son explication a, à son tour, laissé entendre que la vidéo est bien d’actualité.
Il convient de préciser que l’un des avocats du prévenu a plaidé la libération de son client en expliquant qu’il n’avait en aucun cas, l’intention d’inciter à la rébellion ni harcèlement d’un tiers. A cet effet, le conseil a demandé à la Cour de constater le défaut d’intention de nuire. Aussi, il faut noter que la Cour a renvoyé le délibéré au 6 mars 2025.
Aboubakar FAÏSSAL